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Réunion des argentiers des pays du MOANAP: Quand la révision de la politique des changes et de la monnaie s’impose

Marché financier: Une batterie de mesures incitatives instaurée par la loi de finances 2024

Lors de la réunion des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de la région du Moyen Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP), , le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane a fait part de qu’accorde l’état aux réformes du secteur financier et bancaire, avec pour objectif primordial  de booster la dynamisation du marché, amorcer une diversification des produits et une meilleure gouvernance des banques publiques.

Le ministre a par ailleurs signalé qu’en regard des conditions environnementales actuelles et des mutations qu’elles induisent, l’Algérie s’attèle à revoir sa politique de change et de la monnaie.

Une option qui s’impose désormais d’autant que l’Algérie ambitionne de sortir de son système classique pour aller vers un modèle plus saint permettant de sortir de la dépendance par le biais de l’encouragement de l’exportation et sa diversification.

Or, booster les exportations hors hydrocarbure avec un système de change et monétaire caduques est une vaine tentative.                    

En effet ; Le taux de change du dinar algérien, maintenu rigide et systématiquement surévalué sur une longue période, a incité les opérateurs économiques au recours excessifs aux importations au détriment de la production nationale, étouffant ainsi progressivement les exportations hors hydrocarbures.  

Para ailleurs le contrôle de change institué par les pouvoirs publics s’est avéré inactif et ses effets ont entraîné une série de distorsion, comme les rigidités administrative et les blocages dans le système productif. Ces distorsions ont conduit à l’émergence d’un marché parallèle de devises, pour alimenter le financement des importations.

On a constaté que depuis le choc pétrolier, le dinar s’est considérablement déprécié en termes nominaux, et au vu que  l’Algérie a connait une inflation supérieure à celle de ses partenaires commerciaux,  en 2020, les taux de change nominal et réel se sont dépréciés (respectivement de 10 % et 8 %) en raison principalement des fluctuations du dollar par rapport à la monnaie des principaux partenaires commerciaux du pays.

 La prime sur le marché parallèle des changes s’est stabilisée à 50 % et malgré les efforts récents visant à clarifier les obligations de rétrocession des recettes d’exportations hors hydrocarbures, des mesures sérieuses et efficaces doivent encore être prises pour développer le marché des changes officiel.

La politique de taux de change adoptée par les autorités monétaires algériennes jusque-là  a entraîné un déficit de la balance paiement qui se joint à la rareté de devises risque de contraindre notre pays  au recours à l’emprunt extérieur  et à l’application de nouveau PAS  pouvant se traduire par une autre  dévaluation qui sera automatiquement  accompagnée  par d’autres mesures aux conséquences sociales peu souhaitables.

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