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Sans un sursaut national, l’Algérie contrainte d’aller vers l’endettement

Sans un sursaut national, l’Algérie contrainte d’aller vers l’endettement

Malgré un déficit de la balance commerciale évalué à plus de 10,6 milliards de dollars au cours de l’année 2020 accompagné d’un amenuisement rapide de ses réserves de change, l’Algérie poursuit d’appliquer une politique dépensière, certes l’urgence de maintenir l’équilibre et la paix social oblige, toutefois les conséquences s’annoncent clairement catastrophiques si rien est opéré avant fin 2021.

En effet, il est inévitable que les réserves de change de l’Algérie ne puissent tenir d’ici la fin de l’année 2021. D’ailleurs le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Amar Belhimer avait expliqué récemment à travers les odes de la radio nationale que le niveau des réserves de change est fixé dans la Loi de finances actuelle, à 44,2 mds dans la LFC, expliquant qu’avec ce niveau de réserves de change, l’Algérie n’aura des réserves que pour tenir pendant une année d’importation. 

De son côté, l’Office national des statistiques (ONS) affiche des  chiffres alarmants, avec une baisse du PIB de 3,9 %  et un taux de chômage qui frôle les 15 %. Hors hydrocarbures, le PIB a baissé de 1,5 % selon les données de l’ONS

L’Algérie fait face à une situation économique difficile et inédite et si les réformes qui s’imposent ne sont pas entreprises dans l’urgence, l’économie du pays franchira inévitablement la récession. 

Il est vrai que le président Abdelmadjid Tebboune a déjà exclu de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux, au nom de la souveraineté nationale.

Il est vrai aussi, que le gouvernement en lançant son plan de relance économique, avait  décidé de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l’Etat. La loi de finances complémentaire 2020 prévoit une baisse des recettes budgétaires à environ 38 milliards d’euros, contre 44 milliards dans la loi initiale.  

Mais ces ajustements restent insuffisants pour éviter la récession, et doivent pour se faire il faut l’amorce d’une batterie de réformes passant par une baisse des taux d’intérêt, la captation de la masse monétaire circulant dans le secteur informel et un abattement de l’impôt en fonction du nombre d’emplois créés. 

Pour sa part, contacté par nos soins, le Pr Mebtoul, expert en économie, aucun plan de sortie de crise n’est possible si celui-ci ne se repose pas sur une nouvelle gouvernance nationale et locale. D’après notre interlocuteur, cette gouvernance décentralisée pourrait être axée autour de cinq grands pôles économiques régionaux, impliquant élus, entreprises, banques, universités et société civile, afin de lutter contre une bureaucratie paralysante.

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