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La lutte contre la Harga devient aussi l’affaire de la société civile

Onze « harragas » morts et cinq autres disparus au large de Tipaza

En 2020, plusieurs jeunes Algériens sont morts noyés alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le pays via des embarcations de fortune, durant les trois derniers mois de cette année, le sort de plusieurs centaines de harragas demeure inconnu.

Parallèlement, les statistiques  de l’Union européenne sur l’immigration illégale au cours de l’année 2020 ont révélé que le nombre d’immigrants clandestins algériens arrêtés sur les côtes espagnoles a atteint 5 343.

On constate qu’avec le temps, la migration illégale s’est élargie à toutes les catégories de la société, homme ou femme, diplômée ou non, riche ou pauvre, rurale ou urbaine, chômeurs ou fonctionnaires, et aucun âge n’est désormais exempté.

Dans cette prise de risque considérée comme légitime et qui est devenue socialement admise, les profils se sont diversifiés mais entre tous ces candidats à la Harga des traits communs les lient;  Ils souhaitent faire ou refaire leur vie et estiment qu’ils ont plus de chance d’y parvenir en Europe. 

En dépit des chocs des multiples naufrages ayant couté la vie à ces milliers de candidats à l’immigration clandestine, nos jeunes sont toujours plus nombreux à vouloir tenter leur chance au péril de leur vie. Selon les données rendues publics par le ministère de la Défense Nationale (MDN), 1 433 personnes ont été interceptées alors qu’elles tentaient de quitter clandestinement le littoral, sur les cinq premiers mois de l’année. C’est trois fois plus que sur la même période en 2019.

Afin de lutter contre ce problème crucial qui prend désormais l’allure d’un problème de société, une conférence nationale sur la sensibilisation des associations et organisations de la société civile pour faire face au phénomène de la migration clandestine (Harga) en Algérie, a été tenue à Boumerdes en fin de la semaine écoulée en présence du représentant du ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire », Réda Cherit, des autorités de wilayas et nombre d’associations.

Lors de cette manifestation, les participants ont à l’unanimité convenus à considérer qu’il était temps d’associer les organisations et associations de la société civile actives sur le terrain, aux efforts de lutte contre ce phénomène négatif, à travers une mobilisation par tous les moyens, notamment les réseaux sociaux et les actions de proximité.

Intervenant à cette rencontre, M. Cherit a rappelé que l’organisation de ce genre de conférences s’inscrivait dans le cadre des initiatives visant à réduire l’impact de ce phénomène négatif qui touche beaucoup de jeunes sur la société, préconisant la conjugaison de tous les efforts pour mieux le maîtriser.

Le président de l’Association nationale de sensibilisation des jeunes aux dangers de la migration clandestine (ANSJIC), organisatrice de l’évènement,  Samir Zlikha, a mis l’accent sur le rôle pionnier des associations de la société civile dans la lutte contre ce phénomène à travers l’action de solidarité et de concertation dans le but de préserver les jeunes.

Selon lui, cette conférence tend également à encourager le bénévolat en la matière et à s’intéresser davantage à la coordination associative en termes d’activités générales, tout en proposant des mesures pratiques et scientifiques aidant l’Etat à faire face à ce phénomène dangereux.

En plus des documentaires projetés, des communications présentées, lors de cette conférence qui sera sanctionnée par des recommandations, sur l’analyse sociologique du phénomène d’émigration clandestine et le rôle des associations de la société civile face à ce phénomène et  le rôle des réseaux sociaux dans la croissance de ce phénomène.

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