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L’économie informelle, un démon à apprivoiser

Le panier de la ménagère coûte cher

Quoique l’on puisse dire sur l’économie informelle, sa fonction vitale et son rôle important dans l’économie nationale ne peuvent pas être occultés: l’économie informelle autorise la paix sociale et contribue à la formation de la richesse nationale.  

Et même si les autorités ne cessent d’affirmer que cette économie est nuisible à l’équilibre des recettes de la sécurité sociale, des impôts, et porte atteinte à la santé économique de l’Etat, sa contribution à la création des richesses est indéniable. Elle pèse un peu plus que 40% dans le PIB et contribue dans le processus de résorption du chômage.

D’ailleurs elle a permis une réduction substantielle du taux de chômage, qui est passé de près de 30% en l’an 2000 à 12% en 2019, et ce type d’économie existe aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement.

Dans notre pays, il existe un consensus pour dire que toute activité, qui n’est pas déclarée à la sécurité sociale, est considérée comme informelle, car l’affiliation au système de la protection sociale est une obligation légale. Selon les données statistiques algériennes actualisées, ils sont plus de 6,2 millions de personnes qui ne sont pas affiliées à la sécurité sociale, contre seulement 4,7 millions qui bénéficient d’une couverture sociale, ce qui donne un taux de non affiliation de l’ordre de 57% des travailleurs qui seraient dans l’informel. 

L’existence de cette économie s’avère être indispensable au fonctionnement de l’économie et au marché du travail. Sa coexistence avec l’économie dite  normale est ainsi réelle, voire,  tolérée car elle agit comme une soupape de sécurité pour éviter les conflits sociaux et garantir ainsi la paix sociale dans le pays.

Certes, l’économie a fait que des sommes d’argents conséquentes circulent dans le circuit hors bancaire, estimées entre 6.000 et 10.000 milliards de DA, soit l’équivalent de 100 milliards de dollars. Toutefois la problématique née de la difficulté à faire glisser ses sommes colossales n’est pas sensé devenir une guerre  (perdue d’avance)  sans merci contre toutes les formes de travails et d’activité procurant à ceux qui s’y emploi pour subvenir à leurs besoins pressants.

La dynamique de l’informel provient de l’inadéquation entre l’offre et la demande  avec peu de création d’emploi dans le secteur formel et une forte demande d’emploi additionnel, du  coût de l’emploi à supporter par les employeurs; taxes, impôts et charges estimés trop élevés dans le secteur formel, d’où la nécessité d’ une révision profonde du droit au travail et d’un nouveau Code du Travail qui conforte l’état dans son rôle de régulateur.

Le problème de la circulation de l’argent dans l’informel puise ses raisons dans plusieurs facteurs, on ne peut pas ignorer, par exemple, que la structuration sociale en Algérie, exercée via la globalisation a donné naissance à des nouveaux riches qui n’ont souvent pas la culture de la classe bourgeoise, toutefois les agents sociaux de l’informel ne sont pas aussi nets. On a cru un moment que l’informel est surtout porté par les couches moyennes qui, mal rémunérées, s’adonnent à des activités connexes dans l’économie informelle pour joindre les deux bouts. Les agents des classes populaires sont pour la plupart des ouvriers sous-payés dans le secteur privé naissant. D’autres travaillent à domicile ou dans des lieux inappropriés pour produire sur commande aux donneurs d’ordres disposant du capital nécessaire et d’une enseigne formelle.

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