Elizabeth Moore Aubin, un « faucon-diplomate » à Alger ? A lire son cursus, on pourrait répondre par l’affirmative. Mais disons que le parcours de cette ambassadrice qui détient le grade de ministre conseiller est plutôt rompu aux réalités du terrain, spécialiste des questions arabes, moyen-orientales et maghrébines.
Mais en réalité c’est son passage à Tel Aviv et à l’OTAN qui peut alimenter des débats ; mais là aussi, son passage précédent à Alger peut en atténuer les appréhensions soulevées. En effet, Elizabeth Moore Aubin a déjà servi en Algérie de 2011 à 2014, où elle a été Cheffe de mission adjointe à l’ambassade des Etats-Unis à Alger, lorsque Barack Obama était président et Joan A. Polaschik ambassadrice en poste à Alger.
Elle entre donc dans les projets de Joe Biden pour l’Afrique du nord et le Maghreb ; Un ou des missions lui seraient sans aucun doute assignées, d’autant que le nouveau président des Etats Unis a des idées en tête pour la triple région maghrébo-saharo-sahélienne que son prédécesseur n’avait pas. Et là il serait puéril de penser que Biden sera moins belliqueux par rapport à Trump, et il n’est que de garder à l’esprit que les troupes américaines d’Afrique seront maintenus sur place – et certainement renforcées – pour se rendre à cette évidence : la présence américaine aux portes d’Alger sera accrue, l’objectif étant comme le souligne les stratèges US de contrer la présence économique puissante des Chinois et des Russes. Mais pas que.
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a proposé Elizabeth Moore Aubin au poste d’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, poste vacant depuis le départ de John Desrocher en août 2020. L’annonce a été faite dans un communiqué publié sur le site de le maison Blanche. Cette désignation sera officielle dans les prochaines semaines, soit après la validation de sénat.
« Aujourd’hui, le président Joe Biden a annoncé son intention de nommer neuf membres de carrière de service extérieur principal en tant qu’ambassadeurs pour représenter les Etats-Unis sur le scène mondiale (…) Elizabeth Moore Aubin pour le poste d’ambassadeur en république algérienne démocratique et populaire », lit-on dans le communiqué de le maison blanche.
Depuis janvier 2021, Elizabeth Moore Aubin est secrétaire adjointe principale par intérim du Bureau des affaires du Proche-Orient (NEA). Elle est également membre élue du conseil d’administration de Executive Women at State (EW @ S). D’août à décembre 2020, elle a été conseillère principale à NEA. Auparavant, elle était Directrice exécutive du Bureau exécutif conjoint des Bureaux des affaires du Proche-Orient et des Affaires de l’Asie du Sud et centrale ; fournir des orientations politiques, des conseils et une planification pour la gestion de 45 postes diplomatiques avec un budget de 2,5 milliards USD.
En mai 2016, elle est devenue chef de mission adjoint ; puis Chargée d’Affaires à Ottawa, Canada pour 2017. De 2014 à 2016, elle a été directrice exécutive du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental. De 2011 à 2014, elle a occupé le poste de chef de mission adjoint à l’ambassade des États-Unis à Alger, à la tête de l’équipe qui a remporté le prix du plaidoyer commercial du département en 2013.
Sur le plan intérieur, Elizabeth a également occupé le poste de Directrice des ressources humaines pour le Bureau exécutif conjoint des Bureaux des affaires du Proche-Orient et des Affaires de l’Asie du Sud et centrale ; un assistant spécial du Sous-Secrétaire à la gestion; comme agent de gestion des postes à la Direction générale des affaires de l’hémisphère occidental; ainsi que deux visites au Secrétariat exécutif; en tant qu’officier de quart et officier de ligne.
À l’étranger, elle a également été conseillère de gestion pour l’ambassade de Tel Aviv ; Responsable de la gestion des ressources internationales pour l’USNATO à Bruxelles; Agent de gestion au consulat général de Toronto; et comme agent des services généraux au consulat général de Hong Kong. Ses deux visites d’entrée de gamme ont eu lieu à l’ambassade de Rome et au consulat général de Curaçao.
Elizabeth détient le grade de ministre conseiller. Elle a un B.A. en sciences politiques du Barnard College, 1987. Elle a suivi des cours de deuxième cycle en relations internationales à la Maxwell School of Citizenship and Public Affairs de l’université de Syracuse. Elle parle couramment le français et l’italien conversationnel.