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En raison de l’endémique perte de la valeur du dinar: L’acte d’investir risque de stopper net

La situation financière du pays interpelle l’engagement responsable de tous les citoyens

En dépit des effets pervers de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays au point de mettre en ébullition le front social notamment depuis le début du mois du carême, les autorités continuent de prêcher l’optimisme se payant le luxe de défier l’évidence en réitérant leur refus de recourir à l’aide de la banque mondiale et du FMI en ces temps où le dinar continue sa chute libre. Mettant en branle une série de mesures incluant une réduction de 50% du budget de fonctionnement. L’état veut tout éviter les lourdes contraintes qu’imposent les institutions internationales aux pays qui en font appel, même si parallèlement à la crise économique s’accentue une crise politique dont on ne voit toujours pas l’issue.

Certains économistes de la place, estiment qu’en regard de la situation qui prévaut et celle qui se profile à la lumière des données de l’heure, une dévaluation du dinar n’aura qu’un impact minime sur l’économie du pays qui repose essentiellement sur les recettes des ventes des hydrocarbures.

La flambée inflationniste et le renchérissement du coût des produits importés risqueraient du coup de s’aggraver surtout qu’aucune mesure n’est envisagée pour empêcher le glissement de la monnaie nationale dont la dévaluation de fait s’opère de manière automatique.

Dans la pratique, la réévaluation du dinar ne semble pas encore être envisageable par la Banque d’Algérie (BA) et elle ne le sera pas tout de suite et probablement pas avant longtemps, et les propos récents du ministre des Finances exprimant sur cette question selon lesquels le redressement de la monnaie nationale est actuellement en cours d’exécution n’y changeront rien à cette réalité tant les maux multiples qui affectent la machine économique tant sur le plan macro-économique que sur le plan micro-économique.

En effet, Pour la structuration macroéconomique de la LF 2021, en ce qui concerne notamment la monnaie s’avère en inéquation avec les données de l’heure. Dans les faits la LF 2021 se basait sur une valeur moyenne de 142,2 dinars pour un dollar en 2021, 149,31 dinars en 2022 et 156,78 en 2023, or le jour de publication de cette dépêche, la valeur d’un dollar était de 128,8 dinars et la valeur moyenne sur l’année de 126 dinars. 

De facto, cette structuration macroéconomique annonçait baisse progressive mais inévitable du dinar en termes nominaux : 11,45% en 2021 ; 4,9% en 2022 et 4,8% en 2023. En mettant dans ce système d’équation les taux d’inflation postulés dans la LF 2021 (4,5% en 2021 ; 4,05% en 2022 et 4,72% en 2023), et en additionnant une inflation de 1,5% pour les partenaires économiques de l’Algérie, nous obtenons une baisse du dinar en termes réels de : 8,25% en 2021 ; 2,3% en 2022 et 1,5% en 2023, autant dire la quadrature du cercle.

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