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Jacob Cohen: « La machine de guerre médiatique occidentalo-sioniste a déjà colmaté les principales brèches »

Jacob Cohen: « Derrière la présence du Mossad au Maroc, une volonté de peser sur toute la région»

L’engouement planétaire suscité par la résistance palestinienne ne doit pas soulever plus de charges émotives que de mesure ; l’arrêt unilatéral et inconditionnel des hostilités de la part de l’entité sioniste est un succès certain pour Gaza, mais cela ne doit pas occulter l’essentiel, à savoir qu’Israel a plus d’un tour dans sans sac. Ce qui doit inciter à plus de vigilence. 

Aussi, il fallait répondre à la question de savoir s’il fallait ou pas considérer cette résistance palestinienne mondialement salué comme une « victoire ». Le fait d’être propagée à échelle internationale, d’avoir remué le couteau une nouvelle fois dans la plaie du monde arabo-musulman, de remettre en cause la justesse de la normalisation avec Israël, et le vaste mouvement de solidarité planétaire vis-à- vis de la souffrance des Palestiniens, etc. tous ces signes ne constituent-ils pas une victoire pour le Hamas, ou si l’on veut, un échec pour Israël, malgré toute l’artillerie médiatique mise sur rails pour le soutenir ?

C’est dans cette perspective de voir plus clair, au-delà des émotions unaniment soulevées dans le vaste monde arabo-musulman que nous avions sollicité l’expertise de l’écrivain et analyste français d’origine marocaine, Jacob Cohen, connu pour ses positions antisionistes courageuses :

« Je ne partage malheureusement pas ton optimisme. C’est mon point de vue, bien sûr. J’essaie d’être objectif, voire cynique. La « victoire » du Hamas est vraiment passagère. Dans l’opinion publique occidentale s’entend, la seule qui peut faire basculer le rapport de force médiatique. Certes, il y a eu un courant de sympathie, mais qui s’éteindra dans quelques jours. Les Gazaouis mettront quelques années à revenir au statu quo antérieur. 

« La machine de guerre médiatique occidentalo-sioniste a colmaté les principales brèches. Les gouvernements, occidentaux et autres grandes puissances, ont déjà tourné la page. Cela s’est déjà vu lors des confrontations précédentes et en particulier la plus terrible, celle de 2014. Même l’Autorité palestinienne à Ramallah, qui se méfie plus du Hamas que de Netanyahou, s’est contentée du minimum verbal classique. 

« Par ailleurs, je ne vois pas un échec pour Israël. Certes, il n’a pas désarmé ou détruit le Hamas, mais est-ce vraiment son objectif. J’ai toujours pensé que l’establishment sioniste entretient le Hamas à un niveau de combativité adéquat d’abord pour résister à l’Autorité palestinienne et éviter ainsi l’unité des Palestiniens, et ensuite pour avoir un « ennemi » qui renforce le front intérieur. Sur le plan diplomatique, à part les déclarations verbales creuses habituelles, la position d’Israël, de mon point de vue, a été très, très peu ébranlée ».

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