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La « bande à Goïta » opère un pronunciamiento visant à plomber les accords de paix: Qui veut la guerre aux portes de l’Algérie ?

La « bande à Goïta » opère un pronunciamiento visant à plomber les accords de paix: Qui veut la guerre aux portes de l’Algérie ?

Le nouveau coup de forme militaire opéré par la « bande à Goïta » est annonciateur de futurs périls. Les portes sud de l’Algérie étaient déjà à surveiller comme le lait sur le feu, mais, avec ce pronunciamiento des militaires, il y a beaucoup à craindre. Car il faut garder une chose essentielle en tête : les officiers du Kati n’ont pas opéré sans « consultation » étrangère. Ceux qui leur ont conseillé de « faire » sont ceux là même qui ont actionné le « big reset » au Tchad. Nous en parlions récemment, et nous disions que les « réglages sécuritaires » ont commencé avec les attaques d’El Guerguarat, la reconnaissance par Washington de la pseudo-marocanité du Sahara occidental et l’ouverture d’un consulat émirati à Dakhla.    

La cible se précise, serions-nous tentés de dire. Et pourquoi l’Algérie se sentirait ciblée ? Parce que les deux responsables politiques maliens arrêtés, autant le président de la Transition, M’bah D’Daw, que le Premier ministre, Moktar Ouane, s’étaient émancipés du colonel Assimi Goïta et s’étaient résolument, absolument et ostensiblement inscrits dans le Plan d’Alger. D’ailleurs, la récente visite de N’Daw à Alger s’inscrivait dans cette seule perspective. Les consultations avec l’opposition et la très puissante Confédération des mouvements de l’azawad s’étaient aussi soldées par une adhésion générale aux accords de paix contractés à Alger en 2015. Seule, dans le nord du Mali, la coalition Songhoï-Chaawara-Batoo trouvait à redire, mais se trouvait isolée et minoritaire.

A ces indices il faut rattacher celui de la déclaration du chef des armés françaises, il y seulement trois jours. Répondant à la question de savoir quand Barkhane quittera-t-elle le Sahel, il a répond que cela ne sera pas fait avant dix ans. Tout un programme donc à mener à son terme.

Aux dernières informations parvenues de Bamako, le colonel putschiste Assimi Goïta annonce au peuple avoir démis le président et son premier ministre pour raison de « sabotage » et dit reprendre les choses en main. Un tel aplomb politique n’est envisageable qu’au terme d’un « deal » secret contracté nuitamment avec les puissances. 

La situation au Mali a fait suite à celle qui prévaut au Tchad ; dans l’un comme dans l’autre de ces deux pays, il fallait, pour les puissances, « réinitialiser », aller vers le « big reset », c’est-à-dire remettre les compteurs à zéro et redémarrer avec un nouveau « modus operandi » politico-sécuritaire. Déby était arrivé à « expiration » et il fallait le changer ; quand au duo N’Daw-Ouane, ils s’étaient de toute évidence émancipés des militaires et se sont engagés dans le processus d’Alger, qu’ils jugeaient le plus apte à aboutir à une paix globale.  

Ne perdez surtout pas de vue que la société qui équipe les Casques Bleus de la Minusma s’appelle Aerospaciale industries. Pour ceux qui sont profane au sujet, il s’agit d’une entreprise israélienne de haute technologie spécialisé dans les équipements militaires et de protection. Son staff dirigeant, au Nord-Mali même, est constitué d’anciens dirigeants du Mossad.

N’Daw et Ouane ont été arrêtés au terme d’une réunion en France. Hasard du calendrier ou programme réfléchi, une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, devait se rendre hier, à Bamako. Les appels de la communauté internationale peuvent cacher un cautionnement, s’ils s’arrêtent aux propos et ne vont pas au-delà. 

Aussi, et curieusement, au moment où les accords de paix s’imposaient aux yeux de tous, les mécanismes militaires et de guerre se sont renforcés au Nord-Mali : Minusma, G5-Sahel, Barkhane, Tabuka, contingents tchadiens et multinationales occidentalo-israéliennes. Jonctions d’indices, jonctions d’acteurs, visibles et souterrains, les conséquences semblent convergentes. La cible se précise. 

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