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En Algérie, moins de 7% des déchets sont réellement recyclés

En Algérie, moins de 7% des déchets sont réellement recyclés

Entre 55 et 60 % des déchets sont entreposés dans des décharges sauvages tandis que la part des déchets recyclés représente moins de 7 % et le compostage représente moins de 1 %. Cette triste réalité nationale a été révélée par Samira Hamidi, cadre au sein du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE),

L’essor immobilier souvent incontrôlé au sein de nos villes a mis certaines problématiques en avant quant à la gestion des déchets issus des constructions. En effet, certaines sociétés du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) peu scrupuleuses impliquées dans la réalisation de chantiers immobiliers n’hésitent pas à décharger leurs gravats sur des terrains privés, leur appartenant ou pas, ou alors après accord bien souvent financier avec les propriétaires le cas échéant.

Parmi les gravats figurent des bidons de produits toxiques, produits inflammables  pouvant engendrer des risques de pollution. Pourtant des centres d’accueil existent, des installations classées pour la protection de l’environnement. 

On constate que depuis quelques années les communes à l’échelle nationale sont de plus en plus confrontées aux problèmes de dépôts sauvages: nombreux sont les maires qui  considèrent que le problème est en voie d’aggravation et déplorent le fait que l’existence de ces décharges vient détruire les efforts très importants d’investissement menés par les exécutifs locaux pour favoriser l’émergence d’une économie circulaire permettant d’organiser le recyclage des déchets ménagers.

Intervenant lors d’un séminaire tenu jeudi à Alger sur le traitement des déchets, Mme SamiraHamidi, cadre au sein du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), a confirmé cette situation alarmante annonçant  qu’entre 55 et 60 % des déchets sont entreposés dans des décharges sauvages tandis que la part des déchets recyclés représente moins de 7 % et le compostage représente moins de 1 %.

L’intervenante a rappelé que les métaux ferreux constituent la filière de valorisation la plus importante avec 628.915 tonnes/an de déchets ferreux, suivis de 108.396 tonnes/an de déchets papier/carton.

     L’Algérie dispose de 228 CET actifs ou en cours de réalisation à travers le territoire et de 23 centres de tri, cependant ce nombre demeure insuffisant au regard de l’imensité de notre pays et du nombre de centre urbains et d’agglomérations. D’où la nécessité urgente d’encourager l’investissement par le secteur privé ou en partenariat public-privé (PPP) portant sur la réalisation de centres de transfert, de tri, de compostage et de recyclage, tout en mettant à niveau les CET existants de façon à être conformes aux normes internationales.

Il est vrai que la gestion des déchets en Algérie reste tributaire de l’acquisition de la technologie appropriée et son utilisation massive, en s’appuyant sur la mobilisation de capitaux Une vérité qui fera dire au  président du CNESE, Redha Tir : « La mobilisation des fonds est nécessaire pour investir dans des dispositifs de collecte et des centres d’enfouissement technique (CET) performants, sachant que la mobilisation du foncier est une contrainte majeure aujourd’hui ».

Le président du CNESE a estimé  que si nous n’allons pas plus loin, la mise en décharge sera toujours plus compétitive que le recyclage et la contrainte liée à la disponibilité pour la réalisation des CET se posera avec acuité.

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