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21e Festival Culturel européen en Algérie: Raina Rai enflamme le TNA

21e Festival Culturel européen en Algérie: Raina Rai enflamme le TNA

Le 21e Festival culturel européen s’est ouvert jeudi au théâtre national algérien Mahieddine Bechtarzi (TNA), avec la magnifique et très attendue prestation du groupe Raina Rai, qui enflammé la scène et a enchanté les nombreux présents.

L’ambassadeur de l’Union Européenne en Algérie, Joh, O’Rouke, a affirmé dans son allocution d’ouverture que l’UE est une terre d’échanges par excellence. Les vingt éditions du festival, désormais ancrés  dans le paysage culturel algérien, en témoignent ». Selon lui : «Cette manifestation est aussi l’illustrassions réussite de notre Team Europe, car c’est un projet commun, rassemblant les efforts de 14 ambassades et instituts culturels de pays membres de l’UE ».

Joh, O’Rouke a remercié, à cette occasion, tous les artistes algériens d’avoir « choisi de mettre la culture musicale européenne au cœur de leur projet. Cette année l’Algérie chante l’Europe et c’est un grand honneur pour nous. Et c’est une merveilleuse preuve d’amitié ». 

Baptisé « L’Algérie chante l’Europe », la 21e édition de ce festival a été ouverte par le groupe mythique Raina Rai qui a rendu une dizaine de pièces, au plaisir d’un public qui aura ainsi renoué avec les spectacles, après plus de deux ans d’interruption de toute activité culturelle pour cause de pandémie.

Virtuosité et génie créatif

Dans des atmosphères de grands soirs, créées également par la technique et ses trois consoles, du son, de la lumière et de l’animation numérique sur écran, dirigées respectivement par Amine Kariche, Mohamed Ourzik et Ghani Mazouz, ainsi que Abderrahmane Bouhaddad, le public a pu ainsi apprécier, deux heures et demie durant, la virtuosité et le génie créatif des musiciens dirigés par l’infatigable Lotfi Attar.

Egalement animé par Belhadj Nabil Ourradi à la basse, Fethi Maher Ziani Chérif au clavier, El Hachemi Djellouli à la batterie et au chant, Dendane Chikh au saxophone, Mimou Belkheir à la percussion et au chant, et Adem Kaddour à l’accompagnement rythmique, le groupe, a entonné entre autres pièces, « Amarna », « Z’Ghaida », « Tayla », « Raina hak », « Lala Fatima », « Ma s’Ranna », « Djelloul », « Goulou’L’Mama », « Hakda », « Z’Har », « Zabana » et la légendaire « Ya Zina ».

Improvisation sur une cadence blouse

Un court répertoire de variétés occidentales a également été rendu par l’ensemble de Sidi Bel Abbès, interprétant notamment, « Caravane », un instrumental suivi d’une improvisation sur une cadence blouse et un 12 mesures inversé, « La Bôhème » et « Hier encore » de Charles Aznavour, et le tube d’anthologie du groupe mythique des Rolling Stones, « I can’t Get No Satisfaction ».

Pimpants et souriants, les musiciens ont embarqué l’assistance dans une randonnée onirique, très appréciée par le public qui a donné du répondant aux artistes, leur adressant des applaudissements répétés et des youyous nourris.

Le groupe Raina rai a été fondé en 1980 par les musiciens originaires de Sidi Bel Abbès, Tarik Chikhi (1953-2019), Kaddour Bouchentouf, Hachemi Djellouli et Lotfi Attar, qui étaient déjà membres du groupe des « Aigles noirs ».

Mêlant rai traditionnel et rock, le groupe a très vite connu le succès grâce également à la touche particulière de Lotfi Attar et le son de sa Fender stratocaster sous l’effet de la distorsion qui consacrera l’identifiant sonore de Raina rai.

Rejoint par Djilali Rezkellah (1962-2010) le groupe produira une dizaine d’albums, avec plusieurs chansons à succès, dont l’éternelle « Ya Zina » sorti en 1983.

Prône plus d’amour et d’humanisme

S’accompagnant en arpège avec les sonorités cristalline de la Kora (instrument à cordes verticales de l’Afrique de l’Ouest), l’auteur, conteur et musicien Fayçal Belattar a donné lecture sous un éclairage feutré, à un texte poétique de sa plume, inspiré de l’œuvre, « Identités meurtrières » d’Amine Malouf, dans lequel il prône plus d’amour et d’humanisme entre les individus et les peuples.

Donnant à son instrument des élans de narrateur, le conteur était soutenu par la jeune virtuose du Qanun, Linda Ludmila Slaim qui a assuré un accompagnement d’ornement en répliques et en accords, faisant judicieusement ressortir de son instrument à l’esprit habituellement de l’orchestration à l’unisson, des sonorités de harpe.

Plusieurs artistes et formations algériennes chanteront l’Europe lors de la 21e édition de ce festival, qui, pour des raisons de sécurité sanitaire, a été programmé uniquement à Alger.

En plus d’être une opportunité de promotion du dialogue et des échanges culturels algéro-européens, le 21e Festival culturel européen est également présent pour soutenir le monde artistique, sévèrement touché par les effets de la pandémie mondiale.

Lors du débat qui a suivit le concert, Lotfi Attar : «Je suis content d’être ici à Alger et de participer au Festival européen. Le public d’Alger est connaisseur. Il a l’oreille fine. Le public était composé de jeunes et anciens. Cela veut dire que le message est très bien passé. Merci…».

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