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L’Algérie pourrait-elle supporter socialement et économiquement un nouveau confinement ?

L’Algérie pourrait-elle supporter socialement et économiquement un nouveau confinement ?

La sérieuse aggravation de la situation sanitaire qui sévit depuis quelques jours impose l’inévitable recours à l’état d’urgence, comme l’a à juste titre soutenu le Pr Rachid Belhadj directeur les activités médicales au CHUMustapha Pacha lors d’une intervention sur les ondes de le radio nationale, appelant vendredi 25 juillet à la nécessité d’annoncer l’état d’urgence sanitaireàcause de le situation épidémiologique qu’il a qualifiée de catastrophique, d’autant que notre pays est dans l’impossibilité de supporter socialement et surtout économiquement un autre confinement.

En effet ; depuis le premier confinement les entreprises continuent de faire face à des pertes substantielles qui menacent leur fonctionnement et leur solvabilité, notamment les petites entreprises et à brèves échéances et si rien n’est concrétisé des promesses d’aide tenues par de l’état, une grande partie de travailleurs risque d’être exposée à des pertes de revenus et à perdre leur travail. 

Un éventuel re-confinement aura inexorablement des conséquences sur les activités génératrices de revenus qui seront particulièrement sévères pour les travailleurs sans protection sociale ou les travailleurs journaliers ainsi que pour les personnes les plus vulnérables au sein de l’économie informelle qui représenterait 46% de l’économie algérienne. 

Le nombre final de pertes d’emplois dépendra désormais de manière décisive de l’évolution de la pandémie et des mesures à déployer pour en limiter l’impact et en particulier la durée du confinement. Il est donc difficile aujourd’hui d’avancer un chiffre. Selon les résultats d’un modèle défini par un économiste, le taux de chômage en cas d’un nouveau confinement pourra s’accroitre autour de 25%. 

Par ailleurs, une éventuelle nouvelle fermeture sanitaire, impactera significativement la disponibilité alimentaire et une baisse trop forte des investissements publics qui risquerait d’amplifier la récession. En effet, les chantiers stratégiques de la diversification économique et de la transition énergétique d’une économie plus durable et résiliente requièrent des investissements productifs et des modalités de financement appropriées. 

Un éventuel recours au confinement, entrainera également des besoins accrus de dépenses de protection sociale qui à contrario nécessite une politique macro-économique contracyclique axée sur des mesures de relance plutôt que de stabilisation à travers une mise en place d’une stratégie de financement intelligente visant les secteurs les plus productifs et à externalités positives à moyen et long terme. 

De plus, le gouvernement n’a plus les moyens financiers lui permettant de maintenir un niveau de dépenses publiques soutenable qui permet au gouvernement de gérer les conséquences de d’un re-confinement, y incluant la protection du pouvoir d’achat des couches les plus vulnérables, et des nouveaux manques à gagner derecettes fiscales ordinaire, surtout que l’Algérie est économiquement condamnée à réduire la dépendance du budget de l’Etat envers la fiscalité pétrolière et revenir à un équilibre sain qui consiste à couvrir le budget de fonctionnement par la fiscalité ordinaire.

Il reste comme unique moyen de limiter les dégâts induits par la propagation de la pandémie, la rigueur dans l’application de protocole sanitaire, compte tenu de la saturation que connaissent les hôpitaux de fait de l’aggravation de la situation épidémiologique occasionnée par la négligence.

Il est question d’adopter une stratégie de médecine d’urgence qui implique le recours aux étudiants et aux retraités pour se porter volontaires pour gérer cette situation difficile provoquée par l’épidémie.

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