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Guerre d’influence au Maghreb et repli de la France

Trouver le maillon faible: Les pièges euro-atlantistes dans l’espace Maghreb-Sahel

Un des faits les plus caractéristiques de l’année en cours est le nouvel espace de lutte de sous-sol géopolitique que constitue l’espace maghrébo-sahélien. La crise politique et diplomatique entre l’Algérie et le Maroc à fait que beaucoup de puissances occidentales et eurasiatiques se sont placés à gauche ou à droite, mettant à découvert leurs pions et leurs menées, qui étaient restés jusque-là en retrait.

Ainsi, à mesure que les mois passent, les événements s’accélèrent et font éclairer la politique en Afrique du Nord d’un jour nouveau.  Le grand perdant de cette refonte qui s’accélère est certainement la France. Si elle s’est mis à dos l’Algérie, elle a aussi perdu pied au Mali, au Tchad et en Guinée. Dans ce qu’elle appelait dans un passé récent, ses « zones d’influence », seule la Tunisie lui fait encore la révérence. Les destitutions de chefs d’Etats comme Ibrahim Boubakar Keita, Idris Déby Into et Alpha condé, qui lui étaient proches, ou étaient carrément ses obligés, lui ont fait perdre du terrain et de l’influence.

  L’avènement de la société paramilitaire russe Wagner au Mali a fait perdre à la France officielle le peu de bons sens qui lui restait après la déconvenue des sous-marins et de la volte-face australienne. Le Mali est un pion trop important pour la France pour laisser passer pareil affront ; mais il est pratiquement trop tard pour faire machine arrière.

Les Etats Unis, la Russie et la Chine seront les prochains acteurs du continent, mais avec plus d’intelligence, se concentrant notamment sur l’économie, principalement. L’Afrique sera un terrain de lutte économique, mais tous les coups seront permis.

La refonte des zones d’influence et la classification des priorités, annoncées déjà par la Chine, qui a affirmé qu’elle n’acceptera plus dans quelque temps que la monnaie chinoise, sont révélatrices de la chute imminente des Etats Unis au profit des Chinois. Reconfiguration planétaire qui pourrait profiter aux pays émergents, dont l’Algérie. La déclaration commune entre Alger et Bamako qui veut que les deux pays ont destin commun est aussi annonciatrice de cette refonte qui s’opère aujourd’hui sous nos yeux.  

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