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Café: La « guerre des marques » en Algérie passe par la publicité

Café: La « guerre des marques » en Algérie passe par la publicité

 Il n’est pas une seule chaîne de télévision qui n’a pas un sponsor dans les importateurs et revendeurs de café en Algérie. Toutes les chaînes chantent à longueur de journée les mérites de Facto, Nizière, Ammar, Dozia ou Famico. La publicité donne de la visibilité à ces nouvelles marques pour se faire connaître, pour faire leur promotion, et pour conditionner le consommateur. On sait tous, depuis Pavlov, qu’une chanson qui fait la promotion de telle marque de café, et qui vous gonfle les oreilles à longueur d’écoute, en fait, vous conditionne et vous l’achèterez tôt ou tard, malgré vous. 

Les Algériens sont de grands consommateurs de café. Ils en boivent à satiété, jusqu’à la surconsommation. Et ils en rajoutent ? Au niveau mondial aussi, le marché du café est le seul marché du monde en perpétuel croissance ; il ne connaît ni récession ni crise. 

Un marché juteux

L’économie du café représente un enjeu considérable et les échanges mondiaux de café représentent un marché lucratif de 15 milliards de dollars, selon les années

Le marché du café en Algérie a connu une croissance de 6% en 2014. L’Algérie est l’un des plus grands consommateurs de café de la région Moyen-Orient et Afrique, avec en moyenne 15 grammes de café par jour, soit approximativement 4 kilos par an. Avec la crise sanitaire, les gens restent plus longtemps à la maison, ou au travail, et en consomment plus. Café au lait, crème, café pur, léger ou dosé, il est consommé à tous les goûts. 

Le marché algérien du café

Le paysage concurrentiel au sein du marché algérien du café est très fragmenté et n’a pas vu d’entreprise détenant une position dominante en 2020. La catégorie est principalement partagée entre les entreprises nationales dont les marques sont bien connues des consommateurs, en particulier au sein du café moulu.

Trois types de torréfacteurs se disputent le marché algérien du café : les gros industriels, une quinzaine environ, les moyens, dont le nombre se situe entre 130 et 135 torréfacteurs et environ 1200 artisans. Le prix de vente d’un paquet de café de 250 grammes varie entre 180 et 200 dinars, et le prix d’une tasse de café varie entre 30 DA, dans les cafés, 150 dinars dans un salon de thé, et jusqu’à 500 DA, dans certains endroits huppés. Ne parlons pas des salons de thé haut de gamme qui vous prendront 1000 et 1200 dinars pour la tasse. 

    Depuis le début de l’année 2015 et la crise économique qui s’est insidieusement installée, à la faveur de la récession des prix du baril sur les marchés internationaux, les prix de certains produits de consommation ont connu des augmentations significatives. Dans certaines épiceries et supérettes du centre-ville d’Alger, des produits tels que le café ou les pâtes alimentaires ont connu des hausses de prix variables. Ainsi, les prix de certaines marques de café ont connu des augmentations qui vont d’un minimum de 10 dinars à bien plus dans certains quartiers Algérois.

En Algérie le café est soumis à plusieurs taxes d’Etat. 10 % sous forme de taxe intérieure à la consommation (TIC), 17 % de TVA et 30 % de droits de douane.

Consommation algérienne de café

Un Algérien consomme en moyenne 15 grammes de café par jour, en majorité du Robusta et peu d’Arabica, soit environ 4 kilos par an. Ce qui les place en tête en Afrique du Nord et deuxième sur le continent africain, après l’Ethiopie.

La consommation et la commercialisation du café en Algérie enregistre une croissance annuelle de 3%. Ce taux de croissance est constant depuis quelques années. L’Algérie importe environ 120 000 tonnes de café par an, essentiellement de Côte d’Ivoire, d’Indonésie et du Viêtnam.

Les marques algériennes de café s’affichent sur les télévisions

Comme nous l’avions dit au début de cette enquête, la publicité sur les marques de café fait le bonheur des chaînes de télévision. A longueur de journée, c’est la seule publicité qui marche. Elle ne s’arrête pratiquement pas. Toutes les marques tentent de faire la promotion de leurs marques, parfois avec des procédés malhonnêtes, en se donnant la première place, et en critiquant sournoisement les autres marques par des biais déplacés. C’est de bonne guerre, mais jusqu’à présent, l’Algérie ne s’est pas doté de mécanismes qui balisent les frontières entre la promotion d’une marque et le mensonge, entre l’éloge et la critique de l’autre marque. 

La production mondiale de Café

L’économie du café représente un enjeu considérable puisque les échanges mondiaux de café représentent entre 10 et 15 milliards de dollars selon les années. Plus de 2,25 milliards de tasses de café sont consommées dans le monde chaque jour. Toutefois, avec moins de dix millions de tonnes produites annuellement, le café ne représente qu’un tonnage très faible par rapport aux produits dominant le marché agricole mondial : le blé, par exemple, représentait 626 millions de tonnes en 2005[3], et n’est que la troisième production agricole mondiale derrière la canne à sucre et le riz.

Cette production ne cesse d’augmenter ; elle a progressé de 20 % entre 1997 et 2005, soit deux fois plus vite que la demande. Le plus gros producteur est de loin le Brésil, particulièrement l’État de São Paulo où se situe le premier port caféier du monde : le port de Santos, suivi par le Viêt Nam (le plus important producteur de robusta) et la Colombie.

La culture du café est rarement une tradition. Dans le cas du Viêt Nam, elle résulte entièrement d’une volonté politique, encouragée par la Banque mondiale, qui a amené le pays à devenir le premier producteur mondial de robusta, alors qu’il n’était que le 31e en 1987. À l’inverse, certains pays africains au premier rang desquels la Côte d’Ivoire ont largement réduit leur production.

Les données statistiques sur la production agricole mondiale de café diffèrent légèrement selon qu’elles proviennent de la FAO (établies sur un mode évaluatif) ou de l’OIC (établies sur un mode déclaratif). Ces données sont cependant suivies mensuellement par l’OIC et recoupées entre elles, ce qui fait de l’Organisation la réelle source de référence reconnue pour les marchés internationaux. Quoi qu’il en soit, au-delà des crises de surproduction ponctuelles et des différences d’inventaire, les volumes produits, échangés et consommés suivent une tendance haussière.

La production fait vivre environ 25 millions de personnes, essentiellement des petits producteurs alors que l’importation, la transformation et la distribution font vivre environ 100 à 110 millions de personnes.

Cours du café

Le cours du café est fixé dans les bourses de matières premières : la bourse de New York traite essentiellement le café arabica et celle de Londres le robusta. Les actes d’achat et de vente du café reposent sur des contrats à terme.

Le café n’a cependant pas toujours été soumis aux échanges boursiers. En 1962, au sortir de la colonisation, pays producteurs et pays consommateurs signent le premier Accord international sur le café (AIC), qui prévoyait un système de quotas d’exportation et de rétention et imposait une fourchette de prix. Trois générations d’accords se sont succédé jusqu’en 1989, où le manque de consensus entre pays exportateurs et importateurs conduit à l’abandon de l’AIC.

L’OIC ne semble plus envisager de nouveaux mécanismes de substitution au marché, qu’elle estime « trop difficiles à maintenir ». Les pays exportateurs ont cependant créé en 1993 l’Association des pays producteurs de café (ACPC), sur le modèle de l’OPEP, pour tenter de rétablir la politique de restriction des exportations et de faire remonter les cours. L’annonce de son plan de rétention volontaire des exportations a suscité une vive réaction au Nord, notamment de la part des États-Unis, qui ont alors quitté l’OIC. L’ACPC n’a cependant pas réussi à prévenir la crise des années 1990 : l’abstention des producteurs asiatiques, la difficulté de financer la rétention pour des pays traversant une grave crise économique, et l’importance des stocks détenus par les grandes entreprises caféières du Nord ont eu raison de son entreprise.

Malgré l’échec des accords, leurs partisans font remarquer que le café et les produits agricoles en général ne sont pas des marchandises ordinaires car les caractéristiques physiques des cultures pérennes limitent la possibilité pour les producteurs d’ajuster l’offre séance tenante, ce qui s’accorde mal avec une logique de marché. Selon certains économistes, en l’absence de mécanisme régulateur de la production, de l’offre ou des prix mondiaux, le mécanisme du marché et de la concurrence entre producteurs et consommateurs donnerait lieu à un phénomène de « réaction excessive », caractérisé par l’apparition d’un cycle de surproductions et de pénuries.

Crise des années 1990

L’arrivée extrêmement agressive du Viêt Nam sur le marché du café, combinée à l’énorme expansion de la culture au Brésil, sont les deux principales raisons invoquées pour expliquer la chute du cours du milieu des années 1990. Dans son rapport Une tasse de café au goût d’injustice, Oxfam souligne qu’en 2002 les cours du café étaient inférieurs aux coûts de production. Les cours se sont effondrés, ils sont quatre fois plus faibles que dans les années 1960. Le déclin des prix a cessé depuis 2004, probablement grâce à l’augmentation de la consommation en Chine, en Russie et au Brésil et à une diminution ponctuelle de la production mondiale d’autre part.

Cette crise a mis près de 25 millions de petits producteurs en grande difficulté partout dans le monde. Durant trois ans, le prix du café a chuté d’au moins 50 % et l’on est revenu aux prix pratiqués 30 ans auparavant. Beaucoup de petits exploitants ont dû vendre à perte plusieurs années de suite, ce qui les a naturellement conduits à la faillite. Le chômage directement imputable à cette crise a vraisemblablement affecté environ 1,6 million de personnes, parmi les plus pauvres des pays émergents. Malgré les crises, les producteurs de café maintiennent leurs caféiers car ils remplissent de multiples fonctions : fourniture de revenu monétaire, emploi, sécurité alimentaire et accès au crédit bancaire via la coopérative, ce qui permet aux ménages de payer les intrants (engrais, herbicides, pesticides) et les frais de scolarité. L’économie de nombreux pays est dépendante du café (le café représente 50 % des exportations de l’Éthiopie par exemple). En Amérique centrale, la baisse des cours encourage la culture de la coca (production de cocaïne).

Les pays les plus dépendants du café pour leurs exportations ont dû faire face durant cette période à un grave déséquilibre de leur balance commerciale, qui a conduit à une augmentation de leur endettement. Cette crise a été une catastrophe pour le développement, dont les effets seront encore ressentis pendant longtemps.

Le café équitable

Le café équitable (en) est un des produits phares du commerce équitable. Il fut choisi comme un symbole notamment parce qu’il était le produit le plus exporté après le pétrole et que son prix était fixé par les cours de la bourse des marchés internationaux, bien qu’il soit majoritairement produit par de petits paysans et entreprises familiales. Au Mexique, par exemple, 5e producteur mondial de café, trois millions de personnes, dont 60 % d’indigènes, dépendent de la culture du café, dont une large part est certifiée équitable. De même au Pérou, où 30 % de la production est biologique (les producteurs certifiés équitables sont aussi très souvent en bio).

Les acheteurs affiliés à ce programme s’engagent à acheter le café à un prix minimum même si les cours mondiaux sont inférieurs à ce seuil (le prix d’achat suit le cours du marché lorsque celui-ci dépasse ce seuil, ce fut le cas entre 1994 et 1997). Ce prix minimum, couplé à un préfinancement des récoltes et une garantie d’achat sur plusieurs années a permis à de nombreux petits producteurs d’améliorer leurs conditions de vie et de ne pas plonger dans la misère lors de la crise du café de 1997 lorsque la chute dramatique des cours (-65 %), provoquée par la surproduction, a rendu le prix d’achat du café inférieur à son coût de production.

Le programme garantit aussi le versement d’une prime de développement destinée à la mise en place de programmes alimentaires, de santé ou d’éducation.

Café biologique

Un autre type de production, considérée comme plus éthique, est l’agriculture biologique, la seule garantie sans utilisation de pesticides.

Certains produits combinent les standards équitable et biologique.

Les cours élevés du marché en 1830 incitent les entrepreneurs du Brésil à passer de l’exploitation de l’or à celle du café, jusque-là réservé à la consommation locale. Cette décision s’accompagne d’importants investissements, tels que, par exemple, la création d’un réseau de près de 7 000 km de chemins de fer entre 1860 et 1885 pour faire face au besoin sans cesse plus important de main-d’œuvre. Les principales régions concernées par ce développement sont celles de Rio de Janeiro et les provinces du sud du pays aux terres fertiles et au climat propice (São Paulo), principales productrices de café.

Force ouvrière pour une tasse de café

Entre l’abolition de l’esclavage en 1888 (le Brésil est le dernier pays à le faire) et l’année 1928, la force de travail est renforcée par une immigration massive : 3,5 millions de travailleurs affluent du Portugal, de l’Italie, de l’Espagne, d’Allemagne et du Japon principalement (Voir les articles : Immigration japonaise au Brésil, Immigration allemande au Brésil, Immigration italienne au Brésil). À São Paulo seul, le nombre de nouveaux immigrants est de 201 000 entre 1884 et 1890 et plus de 733 000 entre 1891 et 1900. Le rendement de la production de café bondit. En 1880, São Paulo produit 1,2 million de sacs (25 % de la production totale), en 1888 2,6 millions (40 %), en 1902, 8 millions de sacs (60 %). Le café représente alors 63 % des exportations du pays. Les gains engrangés par ce commerce permettent une croissance économique soutenue au pays.

Le délai de 4 ans entre la plantation d’un caféier et la première récolte amplifie les variations saisonnières dans le prix du café. Le gouvernement se voit donc contraint, en quelque sorte, de soutenir les prix par des subventions en période de forte production. Cette politique de support des prix a comme effet pervers une inflation des plantations à São Paulo, qui a entraîné une énorme surproduction au début des années 1930.

Il était une fois…le café

Originaire du Yémen et de l’Éthiopie, le café est aujourd’hui cultivé dans plus de 50 pays de la ceinture tropicale. 25 millions de personnes vivent directement de la culture, mais on estime que 100 millions de personnes sont impliquées dans la filière agricole. 70 % des exploitations font moins de 10 hectares. Cultivé en Amérique latine, en Afrique et en Asie, le café est surtout consommé aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Au début des années 1990, ces trois régions drainaient plus de 80 % des importations.

Deuxième matière première échangée dans le monde (derrière le pétrole) et première matière agricole en volume, le café se tient encore dans les toutes premières places en valeur. De 1996 à 2001, en moyenne 5 millions de tonnes de café ont été exportées chaque année dans le monde sur une production totale de 6 millions et demi de tonnes. Le Brésil, premier producteur est aussi le premier exportateur.

L’année caféière court d’octobre à septembre.

L’unité de référence pour les appréciations en volume est le sac de 60 kg de café vert et pour les appréciations financières, la « livre » anglaise soit 453g.

Le café est un produit agricole soumis à de nombreux aléas : le climat, la productivité par exemple. Aussi, les producteurs de café ont en moyenne besoin de 5 ans pour adapter leurs cultures aux conditions de l’offre et de la demande.

Les prix ont atteint leur plus bas niveau en 2002 ; l’offre dépassait la demande de plus de 5 millions de sacs de café vert (équivalent à la consommation annuelle de la France) ! Depuis mi-2006, les cours du café sont repartis à la hausse.

« L’année caféière 2005/2006 a vu la consolidation lente mais régulière du processus de reprise des prix après la crise qu’ont connu les cours du café de 2000 à 2004. La moyenne du prix indicatif composé de l’OIC pour l’année caféière 2005/06 a été de 91,44 cts US$ la livre, par rapport à 85,30 cts en 2004/05 [.]. Le marché mondial du café est maintenant dans un état d’équilibre virtuel de l’offre et de la demande, même si un déficit de l’offre est prévu pour 2007/08 [.]. La production a diminué dans plusieurs pays exportateurs durement frappés par la longue période de baisse de niveau des prix. La consommation reste soutenue, ce qui accroît la pression sur les stocks qui se trouvent à leur plus bas niveau depuis plusieurs années, notamment dans les pays exportateurs, même si les pays importateurs possèdent encore des stocks confortables [.]. »

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