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De l’urgence de mettre à jour le plan d’action du gouvernement

Réunion du gouvernement: L’Etat insiste sur le pouvoir d’achat et la disponibilité des produits

L’imminente nouvelle dévaluation du dinar algérien inscrite dans le plan d’action du gouvernement que préside Aïmane Benabderahmane, (une mesure qui prévoit de modifier la parité de la monnaie nationale en diminuant sa valeur), devient une entreprise puérile puisque les mesures à caractère sociale engagées par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, ne sauraient avoir valeur  avec une monnaie qui vaudra moins que son niveau actuel.

Certes, depuis la mise en vigueur du régime de change fixe, soit le régime où le cours d’une devise est fixé par rapport au dollar et à l’Euro, la dévaluation monétaire était une arme économique pour promouvoir l’exportation. Cependant l’obligation pour notre pays d’aller vers la libéralisation des échanges et de la finance rendent toute nouvelle dévaluation, insensée, voir contreproductive. 

 A s’en tenir à la théorie économique, il s’avère vrai que  la dévaluation monétaire améliore la compétitivité des produits domestiques et permet de restaurer l’équilibre de la balance commerciale. Ses conséquences se décomposent en deux effets : un effet prix et un effet volume. 

A court termes, la dévaluation aggrave le déficit commercial car les termes de l’échange se dégradent : le prix des importations se renchérit alors que le pouvoir d’achat des exportations diminue, c’est l’effet prix. 

A moyen terme, intervient un impact sur les volumes, la dévaluation permet d’accroître la compétitivité des exportateurs. Ce changement de prix relatif conduit à une demande plus importante venue de l’extérieur et à une substitution des biens importés pour des biens locaux dans la consommation domestique. Grâce aux phénomènes multiplicateurs, cette hausse de la demande de biens d’exportation et de substitut s’étend à l’ensemble de l’économie entraînant une hausse de la demande globale stimulant la croissance.

Mais au-delà de l’aspect théorique, la réalité algérienne nous enseigne qu’à chaque  fois que notre monnaie nationale perd de sa valeur, il devenait pratiquement impossible de rétablir sa crédibilité. 

Aussi le cycle d’’hyperinflation vers lequel semble se diriger l’Algérie enlèverait de lui -même par effet automatique toute valeur à notre  monnaie nationale. De ce fait, les prévisions risqueront de devenir impossibles, et les entreprises n’auront d’autres choix que de recourir au placement de leur argent dans des actifs qui risquent le moins de perdre de leur valeur comme l’immobilier, plutôt que d’investir, ce qui asphyxiera inexorablement la croissance.

En réalité  la politique de dévaluation à laquelle s’attache mordicus Aïmane Benabderahmane, chef de l’exécutif est loin d’être un miracle, il s’agit d’un outil monétaire avec pour le cas de l’Algérie plus d’inconvénients que d’avantages, et dont l’efficacité serait nulle compte tenu de la structure de l’économie de notre pays et de sa situation conjoncturelle.

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