Site icon L'Express Algérie

Manœuvres militaires maroco-françaises dans le Figuig

Manœuvres militaires maroco-françaises dans le Figuig

 Nous avons rapporté dans la page « confidentiel » d’hier, qu’un exercice interarmées maroco-français est en cours jusqu’au 25 mars dans la région d’Errachidia, dans l’est du Maroc, pas loin du Figuig, donc de la région de Béchar, en Algérie.

Selon un communiqué de l’état-major des Forces armées royales (FAR), cette manœuvre militaire dénommée « Chergui 2022 », est un exercice « mené dans le cadre des missions de défense de l’intégrité territoriale, visant à consolider les capacités de planification et le développement des forces armées royales », opéré sur décision du roi Mohammed VI. Il a débuté le 1er mars et prendra fin au soir du 25 mars 2022.

Curieusement baptisé «Chergui 2022» (un clin d’œil à l’Algérie, le voisin de l’est ?), cet exercice interarmées maroco-français intervient dans un contexte marqué par plusieurs événements qu’il faudrait énumérer pour y voir clair. D’abord, il intervient en plein guerre en Ukraine, qui a fait ses premiers dégâts au sein des pays de l’Union européenne, lesquels se sont vite retrouvés otages des gaz et pétrole russes. Ce qui a généré des réactions en chaînes : sanctions contre la Russie, tentatives d’isoler Moscou et de se faire rallier par les Africains, reconnaissance par l’Espagne du Plan d’autonomie marocain pour les territoires sahraouis occupés, puis de la France, ce qui va bouleverser les fragiles équilibres au Maghreb à grande échelle, puis enfin, le déplacement de militaires marocains en Israël pour des manœuvres conjointes et l’exercice naval de l’OTAN en Méditerranée auquel le Maroc assiste en tant qu’observateur.

De toute évidence, toutes ces manœuvres militaires font partie de la parade militaire et des « coups de semonce » : chaque partie montrant ses aptitudes à la guerre et livrant des messages codés à ses adversaires. C’est clair comme l’eau de roche. En temps normal, cela aurait pu être décodé de la manière la plus sereine possible, mais en ces temps de guerre, chaque événement est à saisir au vol, comme une pièce du puzzle, et mis à coté des autres événements pour en faire un ensemble cohérent et intelligible.

   Comme nous le disions également, nous vivons un retour aux blocs issus de la guerre froide, à des nuances près. Il est certain qu’au-delà des démonstrations de force, qui, certainement, ne déborderont pas du cadre qui leur est assigné, il y une réinitialisation en cours, une sorte de refonte des blocs et des alliances. Évidemment, l’issue de la guerre sera déterminante sur l’avenir de cette reconstruction politico-militaire, et le Maghreb en sera affecté. Une victoire écrasante de la Russie avec un cessez-le-feu à ses conditions donnera plus de poids au duopole sino-russe au détriment de la curieuse et inégale alliance Usa-UE. Il est certain que la surinstrumentalisation de l’Ukraine par l’Otan et l’Europe va connaître son épilogue dans peu de jours. Zelensky constate sur le terrain l’inanité des alliances qu’il a contracté. La fin de la guerre aboutira de ce fait à beaucoup de surprises.

Quitter la version mobile