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Vladimir Poutine met en garde contre la nationalisation des actifs russes

Que se passerait-il si la Russie arrêtait définitivement ses livraisons de gaz ?

Lors d’une réunion consacrée aux questions économiques, le président russe a fustigé la «pression» exercée contre Gazprom en Europe, soulignant que nationaliser des actifs russes serait «une arme à double tranchant».

Le président russe a commenté la crise gazière lors d’une réunion ce 5 avril consacrée au secteur agricole et réunissant membres du gouvernement, syndicats agro-alimentaires et acteurs majeurs de l’industrie. Les téléspectateurs suivant sa retransmission ont pu l’entendre déplorer : «La situation dans le secteur de l’énergie se détériore en raison de mesures non commerciales sévères, notamment la pression administrative exercée sur notre entreprise Gazprom dans certains pays européens.

Mais enfin, nous pouvons aller trop loin comme ça ! N’oublions pas qu’il s’agit d’une arme à double tranchant.»

Ces propos interviennent alors que l’Allemagne a annoncé la veille prendre le contrôle temporaire d’une filiale allemande du géant gazier, Gazprom Germania, afin d’assurer la pérennité des approvisionnements en gaz. Précédemment, l’entreprise russe avait annoncé qu’elle mettait fin à sa participation dans cette filiale, ce qui aurait suscité les inquiétudes de Berlin. 

Vladimir Poutine n’a pas hésité à accuser les pays européens de «rejeter sur la Russie leurs propres erreurs» dans le domaine énergétique et agricole. «De plus, nous entendons déjà des déclarations de certains responsables évoquant une nationalisation éventuelle de certains de nos actifs. Enfin, nous pouvons aller trop loin comme ça ! N’oublions pas qu’il s’agit d’une arme à double tranchant», a-t-il prévenu. Si l’Allemagne se trouvait probablement dans le viseur du président russe lorsqu’il a tenu ses propos, l’avertissement, lui, s’adressait bien à l’ensemble des pays sanctionnant actuellement Moscou. Et à ce titre, il convient de rappeler que le pays le plus exposé de cette coalition anti-russe est bien la France. Car c’est un fait souvent méconnu : plus de 500 entreprises tricolores opèrent en Russie (dont 35 des membres du CAC40), et les 160 000 Russes qui œuvrent pour elles font de la France le premier employeur étranger dans le pays… et donc celui qui serait le plus touché par une vague de nationalisations punitives.

La France, pays le plus exposé en cas de nationalisations massives en Russie

Le président russe a aussi abordé la question des exportations agricoles alors que les sanctions réciproques prises entre le bloc occidental et la Russie sur fond de guerre en Ukraine font craindre des pénuries alimentaires dans nombre de pays, notamment en Afrique mais pas seulement. 

«Il est clair que cette année, dans le contexte de la pénurie alimentaire mondiale, nous devrons gérer plus prudemment les approvisionnements alimentaires vers les pays étranger, notamment surveiller de près les paramètres de ces exportations vers les pays qui mènent à notre encontre une politique manifestement hostile», a-t-il averti.

Il a cependant précisé que l’augmentation de la production agricole en Russie garantissait au niveau national des prix inférieurs au marché mondial pour les denrées alimentaires. 

Sur le plan agricole et alimentaire, de nombreux pays subissent les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux fournisseurs clés de produits alimentaires de base dans le monde, notamment les céréales et l’huile de tournesol.

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