Site icon L'Express Algérie

La politique des deux poids deux mesures de l’ONU désapprouvée

La politique des deux poids deux mesures de l’ONU désapprouvée

L’Algérie a voté jeudi dernier, contre la décision de suspension de la Fédération de Russie du Conseil des droits de l’Homme, une résolution présentée au vote par un groupe de pays occidentaux, lors de la session extraordinaire de l’Assemblé générale de l’ONU, consacrée à la crise ukrainienne, convoquée pour la 3e fois consécutive depuis le 2 mars dernier.

Dans une allocution prononcée devant l’Assemblée Générale, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Nadir Larbaoui a réitéré l’attachement permanent de l’Algérie aux règles et principes fondamentaux du droit international humanitaire et des différentes lois et chartes internationales relatives à la protection et à la promotion des droits de l’Homme dont la Déclaration universelle des les violations avérées des engagements internationaux en la matière. « En dépit de la cruauté des images relayées sur certaines villes ukrainiennes qui doivent être condamnées dans les termes les plus vifs et les crimes présumés qui en découlent d’une extrême gravité, il est plus qu’impératif de permettre aux mécanismes onusiens compétents d’enquêter sur ces faits sur le terrain de manière neutre et impartial afin de rendre justice à toutes les victimes », a-t-il soutenu. « Permettre aux mécanismes onusiens compétents de s’acquitter pleinement de leur mission et rôle conformément aux règles du Droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, loin de toute ingérence ou préjugé, constitue pour l’Algérie une condition sine qua non en vue de prouver les faits concernant toute violation grave et systématique des droits de l’Homme », souligne le diplomate algérien. 

L’ambassadeur Laraboui a réitéré le soutien de l’Algérie aux négociations directes entre la Russie et l’Ukraine en vue de cesser les opérations militaires et de prendre en charge la crise humanitaire, tout en appelant à l’intensification des efforts diplomatiques internationaux visant le règlement de cette crise de manière à empêcher l’effondrement progressif des normes diplomatiques et à parvenir à une solution politique garantissant la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays.

L’Assemblée générale des Nations unies a donc voté, ce jeudi 7 avril 2022, l’exclusion de la Russie au cours d’une session spéciale urgente sur l’Ukraine. Par 98 votes pour, 24 contre et 58 abstentions, la suspension de Moscou prend effet immédiatement. Et dans ces votes, on voit se dessiner des positions très diverses sur le continent africain.

L’Afrique a présenté au monde un vote éparpillé ce jeudi à New York. Dix pays ont voté pour la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme siégeant à Genève, 

Lors de ce vote, 24 pays africains se sont abstenus, neuf ont voté contre et onze n’ont tout simplement pas pris part au scrutin. Ce sont les abstentions qui ont été les plus nombreuses, avec quelques poids lourds du continent comme le Cameroun, l’Égypte, l’Angola, le Kenya, le Niger, le Sénégal, le Nigeria, l’Afrique du Sud, ou encore le Soudan. D’autres pays clés ont encore allongé la liste : Madagascar, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Soudan du Sud, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda, la Tanzanie, et puis enfin le Botswana, le Cap-Vert, l’Eswatini, la Gambie, le Lesotho, le Mozambique et la Namibie. Dans les « contre », l’Érythrée, la République centrafricaine et le Mali, ainsi que le Burundi. 

Un nombre important de pays africains n’ont pas pris part au vote, une sorte d’abstention sans implication dans la séance, comme le Bénin, le Burkina Faso, Djibouti, la Mauritanie, le Maroc, la Guinée, le Rwanda ou encore la Somalie, ainsi que la Zambie, la Guinée équatoriale et Sao Tomé-et-Principe. 

L’Afrique se démarque de la politique occidentale, jugée non conforme aux réalités politiques. A un moment ou les puissances tentent de rallier les Africains à leur cause, il est de bon temps de constater que les États africains sont en train de se faire désirer. C’est une première dont il faudrait tenir compte, car elle semble préfigurer une nouvelle carte géostratégique. 

Quitter la version mobile