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Alger accuse Madrid de rétrocéder son gaz au Maroc

Gaz: L’Algérie va livrer 25 milliards de m3 à l’Italie

Dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, où le gaz prend la forme d’un levier politique imposant, « jouer avec le gaz des autres » relève de la manipulation pure et simple. Si le revirement du gouvernement Sanchez n’a pas été encore « digéré », la rétrocession du gaz algérien au Maroc sera un autre motif de fâcherie, et cette fois-ci, les choses vont se détériorer sérieusement. 

Le motif est suffisamment sérieux pour détériorer un peu plus les relations algéro-espagnoles. Le 27 avril, le ministère algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a menacé de rompre le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si cette dernière venait à l’acheminer «vers une destination tierce ».

Selon un communiqué officiel, le ministre a été informé par un message électronique de son homologue espagnole, Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME) et que « cette opération interviendra ce jour ou demain ».

Le GME a été fermé en octobre 2021 par l’Algérie après la rupture, en août, de ses relations diplomatiques avec le Maroc, privant ainsi le voisin de l’ouest du gaz algérien acheminé en Espagne via le royaume. En vertu des dispositions du GME, le Maroc couvrait 97 % de ses besoins en gaz en le prélevant directement sur les quantités transitant sur son territoire, au titre des droits de passage, et en l’achetant à un tarif préférentiel au géant algérien Sonatrach.

Seulement, le 3 février, le gouvernement espagnol a annoncé qu’il allait aider le Maroc à « garantir sa sécurité énergétique» en lui permettant d’acheminer du gaz à travers le GME, en inversant donc le sens de circulation du gaz. L’Espagne a pourtant continué à recevoir du gaz algérien, via le gazoduc sous-marin Medgaz, d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.

Entré en activité en 2011, Medgaz est le fruit d’un partenariat entre Sonatrach et Medina Partnership (50 % détenus par la société espagnole Naturgy et 50 % par la compagnie américaine BlackRock). C’est ce gazoduc que l’Algérie menace de fermer.

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