Site icon L'Express Algérie

Départements ministériels, l’heure des comptes

La vocation sociale de l’Etat réaffirmée

Une première « tête » vient de tomber : celle de la Directrice commerciale de l’Algérienne des viandes rouges, pour avoir « enfreint les instructions du ministre de tutelle concernant la fixation des prix maximums autorisés pour les produits des grands abattoirs industriels », au niveau des points de vente au profit des citoyens. C’est le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Heni, qui a ordonné son limogeage.

Cette première mesure fait suite à la grande anarchie qui a caractérisé les points de ventes durant le ramadan. Les promesses faites par la tutelle laissaient entrevoir une meilleure gestion des viandes, avec des prix abordables, pour casser la spéculation de permettre au citoyen de souffler après la terrible flambée des prix qui a pratiquement touché tous les produits consommables.

Le président de la République avait lui-même exigé qu’on suive la trace des départements qui ont failli à la mission qui leur avait été assignée, celle de mettre le citoyen plus à l’aise. Or ce ne fut pas le cas. 

Mais il n’y a pas que pour les viandes : les fruits, les légumes, la pomme de terre principalement, le lait, la semoule, l’huile de table et la farine ont été les « stars absentes » durant ramadan. Des effets d’annonce, mais rien derrière. 

A l’heure du pourquoi et du comment, les comptes doivent être soldés pour passer à un niveau supérieur. Un gouvernement ne doit plus se permettre de se noyer dans un sachet de lait et un kilo de pomme de terre à un moment charnière de la vie du pays. Les périls multiformes qui entourent l’Algérie sont un véritable défi à la sécurité nationale; et de ce fait, on n’est plus en droit de permettre que ne se forment des zones de turbulences sociales. 

Rareté et cherté, le pouvoir d’achat des consommateurs a été plombé durant ces deux derniers mois, créant des tensions perceptibles à tous les paliers de la société. A l’heure d’une brusque embellie des prix du baril sur les marchés pétroliers, l’Algérie peut espérer venir à bout des soucis domestiques pour se concentrer sur les projets décisifs, les projets porteurs, la relance économique et la stratégie commerciale avec les pays européens, lesquels commencent à battre de l’aile après 70 jours de guerre en Ukraine. Et c’est le moment de le faire. Et le faire avec efficacité et profit.

Quitter la version mobile