Site icon L'Express Algérie

Bruits de bottes aux portes de l’Algérie

Bruits de bottes aux portes de l’Algérie

 Voilà des indications sur deux événements détachés l’un de l’autre, mais qui s’imbriquent parfaitement, et qui devraient donner à réfléchir. Après les tentatives « soft » de procéder à un changement de l’architecture politique et militaire dans la région maghrébo-sahélienne, on passe à la méthode « hard », les armes à la main. 

      En Libye d’abord, des affrontements ont éclaté, hier, à Tripoli entre des groupes armés soutenant le gouvernement d’Union nationale dirigé par Abdulhamid Dbeibeh et ceux affiliés au Premier ministre désigné par la Chambre des représentants Fathi Bachagha, quelques heures après son arrivée dans la ville pour y débuter ses travaux. Le quartier général du bataillon « Al-Nawas », où se trouve Bachagha, a été la cible d’une attaque armée. Par voie de communiqué, la 8e Force « Nawasi » affiliée au ministère de l’Intérieur, a exprimé sa volonté d’apporter tout son appui suite à ces affrontements.

L’ONU et les Etats-Unis ont appelé, dans la même journée, à la retenue et au maintien du calme, suite aux affrontements armés qui ont éclaté à Tripoli. La conseillère spéciale des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams, a  exhorté « toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter toute action provocatrice pour préserver la sécurité et la sûreté du pays ». De son côté, l’ambassade américaine en Libye s’est dite, dans un communiqué, « profondément préoccupée par les informations faisant état d’affrontements armés à Tripoli ». « S’accaparer le pouvoir par la violence ne fera qu’approfondir la crise », a ajouté le communiqué, soulignant que « c’est au peuple libyen de choisir ses dirigeants pour que le gouvernement soit légitime ».

   A 3 000 km de Tripoli, Bamako annonce avoir déjoué une tentative de putsch militaire mené par des parties inféodées à une « puissance occidental ». En effet, tard dans la soirée de lundi, le gouvernement du Mali a annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’État, dans la nuit du 11 au 12 mai courant, et avoir totalement pris le contrôle de la situation. L’annonce a été faite par le colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement.

« Dans le dessein malsain de briser la dynamique de la Refondation du Mali, un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes maliens a tenté un coup d’Etat dans la nuit du 11 au 12 Mai 2022. Ces militaires étaient soutenus par un Etat occidental », a indiqué la même source affirmant que « la tentative a été déjouée grâce à la vigilance et au professionnalisme des Forces de défense et de sécurité du Mali.

Il annonce également que « dans le cadre de l’enquête et de la recherche des complices impliqués dans ce projet, le gouvernement de la République du Mali informe que tous les moyens nécessaires, ainsi que les mesures appropriées ont été déployés, notamment, le renforcement des contrôles aux sorties de la ville de Bamako et aux postes frontaliers du Mali ». En outre, Maïga a noté que « les personnes interpellées seront mises à la disposition de la justice. Le gouvernement rassure que la situation est sous contrôle et invite les populations au calme »

    Très inquiétant développement de la situation dans l’espace géopolitique maghrébo-sahélien, au moment où la guerre en Ukraine ouvre tout large les portes d’un changement souhaité par certaines puissances dans le schéma maghrébin et sahélien. Les conséquences de la guerre des puissances touchent de plein fouet les plus petits et les plus fragiles. Nous l’avions déjà dit dans un précédent article, la guerre en Ukraine a ouvert la boite de Pandore. Ce qui pourrait suivre sera d’un grand intérêt encore, et la triple région maghrébo-saharo-sahélienne sera une région éminemment ciblée par le jeu de stratégie des puissances…

Quitter la version mobile