Site icon L'Express Algérie

Faouzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur : « On s’attendait à l’apparition de mutations d’Omicron »

Faouzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur : « On s’attendait à l’apparition de mutations d’Omicron »

Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Faouzi Derrar, affirme que la Covid-19 n’a pas disparu.S’exprimant hier sur les ondes de la radio régionale de Sétif, Derrar a expliqué que le variant Omicron s’est propagé depuis la fin de l’année dernière, a atteint son pic en janvier dernier et a continué pendant cinq semaines. Il a, en outre, commencé à décliner en raison de l’acquisition de l’immunité, qui a représenté une baisse de 16 000 cas à moins de 50 cas par jour, puis un état de stabilité.

L’intervenant a expliqué : «Nous nous attendions à l’apparition de mutations d’Omicron et c’est ce qui s’est passé fin juin dernier, où il a commencé à se répandre. En plus d’avoir bénéficié d’un environnement très approprié représenté dans l’abandon total des mesures préventives».

D’après le Directeur de l’IPA, l’émergence du sous-variant BA.5 en Afrique australe, au Portugal et dans les pays européens a rapidement surmonté celui de janvier dernier. «Nous savons très bien qu’il y a une augmentation des cas d’infection, et beaucoup de gens n’effectuent pas le diagnostic et la détection par PCR. Ce variant BA.5 se répand rapidement dans le monde et dans notre pays en l’absence quasi totale d’éléments protecteurs», explique-t-il.

Faouzi Derrar a fait savoir dans ce sens que «les jeunes sont moins menacés par le virus», «mais il est dangereux pour les catégories vulnérables, en particulier les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques». Le même responsable a souligné que cet variant «n’est pas plus dangereux que ses prédécesseurs, mais c’est celui qui se propage le plus rapidement. Et les probabilités qu’il atteigne les personnes fragiles sont plus fortes qu’auparavant».

D’après le directeur de l’IPA, le variant en question ne se propage pas généralement en été, «mais sa force resurgit en automne et en hiver ; par conséquent, nous conseillons d’accélérer la vaccination pour nous protéger, en particulier pour les groupes vulnérables d’adultes et de patients». «Toute personne qui a été vaccinée il y a 6 mois peut de nouveau se faire injecter une nouvelle dose avec un nouveau vaccin disponible en nombre très suffisant dans toutes les wilayas.

Le stock de vaccins est disponible jusqu’à fin 2023, et les hautes autorités se sont engagées à le fournir au quotidien», a-t-il affirmé. L’objectif de l’Algérie était, depuis le début de la campagne de vaccination en février 2021, d’atteindre 70% de la population vaccinée, et pour des raisons inconnues, nous avons à peine enregistré 20% du taux de la population vaccinée.

Faouzi Derrar a tenu à confirmer, d’autre part, l’existence d’une nouvelle sous-souche en Inde, qui est le BA2_75, précisant que l’Institut n’a pas beaucoup de données à son sujet, ce qui appelle, dit-il, à la prudence et à l’inquiétude, car des changements et des mutations qui n’ont pas les mêmes caractéristiques que les précédents sont apparus.

Derrar a évoqué, dans ce contexte, la tenue d’une réunion du Conseil scientifique en présence du ministre de la Santé, pour prendre de nombreuses mesures, notamment avec le retour des pèlerins, et toujours privilégier la sensibilisation et le respect des mesures de prévention.

L’objectif, selon lui, «est de revenir à la vaccination et au respect des mesures de prévention pour briser l’éventuelle chaîne de contamination à l’avenir». Enfin, l’orateur a affirmé qu’il est trop tôt maintenant pour parler d’une cinquième vague au vu de la situation actuelle. 

Quitter la version mobile