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Pétrole: L’Arabie Saoudite accuse les États-Unis de manipuler les cours en puisant dans ses réserves stratégiques

Pétrole: L'Arabie Saoudite accuse les États-Unis de manipuler les cours en puisant dans ses réserves stratégiques

Les tensions s’exacerbent entre les deux alliés historiques qui sont aussi deux puissances pétrolières mais n’ayant pas le même agenda. La décision en octobre de l’Opep+ de réduire sa production pour maintenir haut les cours du pétrole et renforcer la Russie n’a pas plu à Joe Biden. Mais la contre-attaque que leur a concocté l’Américain en mettant sur le marché le pétrole de ses réserves stratégiques n’est guère plus au goût des Saoudiens, qui fustigent le comportement « immature » de leurs alliés.

L’Arabie saoudite a décidé de faire preuve de maturité dans la querelle qui l’oppose aux États-Unis au sujet de l’approvisionnement en pétrole, a déclaré mardi le ministre de l’énergie du royaume, le prince Abdulaziz ben Salmane.

Chacune des deux puissances pétrolières accusant l’autre de la goutte de pétrole qui fait déborder le vase, la tension entre les deux alliés historiques que sont les États-Unis et l’Arabie Saoudite pourrait rapidement toucher au paroxysme.

En octobre, la décision de l’Opep+ de baisser les quotas de production avait déclenché la colère du président Joe Biden contre son homologue saoudien, le prince hériter Mohammed ben Salmane (MBS), cette baisse signifiant un maintien de prix hauts pour le baril de pétrole dont la Russie allait profiter directement alors que tout le camp occidental s’efforce d’enrayer la machine de guerre de Poutine à l’œuvre sur le territoire ukrainien depuis le 24 février.

Biden met sur le marché le pétrole de ses réserves stratégiques

Or, réponse du berger à la bergère, deux semaines plus tard, Joe Biden annonçait qu’il allait puiser 15 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les réserves stratégiques des États-Unis, dans le cadre d’un programme qui prévoit d’en libérer 180 millions au total, afin de faire face à la flambée des prix liée à l’invasion russe de l’Ukraine.

Ce mardi, c’est donc le ministre saoudien de l’Énergie qui se mettait à son tour en colère, dénonçant le déblocage de réserves pétrolières d’urgence (dites aussi « réserves stratégiques ») qui vise selon lui à « manipuler les marchés », au moment où Ryad et son partenaire américain s’écharpent sur les prix de l’or noir.

L’Arabie Saoudite appelle les États-Unis à faire preuve de « maturité »

« Les gens épuisent leurs stocks d’urgence, les ont épuisés, les ont utilisés comme un mécanisme destiné à manipuler les marchés alors que leur objectif de base était d’atténuer la pénurie d’approvisionnement », a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, mais sans désigner nommément les États-Unis.

Le ministre saoudien de l’Énergie, d’ajouter :« Cependant, il est de mon devoir de faire comprendre au monde que la perte du stock d’urgence pourrait devenir douloureuse dans les mois à venir », a-t-il souligné lors d’une conférence économique à Ryad.

L’Arabie saoudite a décidé de faire preuve de « maturité » dans la querelle qui l’oppose aux États-Unis au sujet de l’approvisionnement en pétrole, a déclaré mardi le ministre de l’Énergie du royaume, le prince Abdulaziz bin Salman :

« Je pense qu’en tant qu’Arabie saoudite, nous avons décidé d’être les plus matures et de laisser la poussière retomber [let the dice fall]. »

Après avoir connu une flambée spectaculaire au début de la guerre, dépassant le seuil symbolique des 100 dollars le baril, les prix du pétrole baissent ces derniers mois même s’ils restent élevés.

Les relations entre les deux alliés traditionnels avaient déjà été mises à mal par la position de l’administration de Joe Biden sur le meurtre en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et la guerre au Yémen, ainsi que par les liens croissants de Riyad avec la Chine et la Russie.

Reuters 

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