Site icon L'Express Algérie

Les cartes du monde changent de main

Les cartes du monde changent de main

On ne saurait mieux apprécier les événements qui secouent le monde aujourd’hui sans le replacer dans leur contexte. Même la coupe du monde a été un indicateur intéressant pour évaluer où en est-on avec la normalisation et les accords d’Abraham.

Finalement la guerre en Ukraine aura été une calamité -au sens propre du terme- pour les États Unis. Plus le temps passe et plus on s’aperçoit que cette guerre est en train de fragiliser l’Europe, d’abord, l’Amérique, ensuite. La Russie a engrangé un pactole intéressant de son gaz et affiche une santé financière qui fait peur aux capitales occidentales.

Allumée pour saigner la Russie à blanc, la guerre en Ukraine est en train, à l’inverse, de faire saigner les Occidentaux à blanc. Et on ne sait toujours pas si c’est le Kremlin qui cherche à allonger la vie de cette guerre ou non. Car toute rallonge joue en sa faveur et contre ses adversaires. La stratégie de la guerre est un art qui ne s’encombre pas de jours, de semaines ou de mois, si, au bout, les objectifs sont atteints.

L’Allemagne essaye de sortir intelligemment de ce piège en se rapprochant des Chinois, quitte à faire grincer des dents les alliés occidentaux, Washington, Londres et Paris en premier.

Les Brics ouvrent la porte à de nouveaux pays émergents, dont l’Algérie, ce qui fera de ce bloc une puissante économique dominante.

Ce qui devait constituer un pas vers une reconfiguration de l’architecture du Moyen-Orient et du Maghreb avec les faux « accords d’Abraham », est en train de virer au cauchemar. Les israéliens présents au Qatar pour la coupe du monde l’auront appris à leurs dépens.

La signature de paperasse au niveau officiel n’implique pas une adhésion populaire, et encore moins une application sur le terrain. Les hostilités affichées vis-à-vis des journalistes israéliens présents à Doha ont été d’une clarté désarmante pour ces derniers. La presse israélienne en a fait largement l’écho. Ce qui devrait inciter le Maroc a engager une profonde réflexion sur le sujet.

Dernier événement de portée plus importante que ce que les médias ont bien voulu nous rapporter, le premier sommet sino-arabe, tenu le 9 décembre, avec des invitations à l’événement adressées à des dirigeants de toute la région MENA.

Pékin et Riyad travaillent sur des contrats pétroliers libellés en devise chinoise pour s’émanciper de « l’exorbitant privilège » du dollar. De ce fait, les sanctions économiques imposées à la Russie accélèrent le mouvement chez les économies émergentes.

Les conséquences possibles de cet accord de libre-échange entre la Russie et le monde arabe se reflète déjà par des transactions pétrolières en yuans et un bloc BRICS plus vaste. Ce qui, à court terme, renforcerait considérablement les liens entre le Golfe, la Maghreb et la Chine et remettrait en cause l’hégémonie américaine.

Quitter la version mobile