Site icon L'Express Algérie

Dans quelles proportions le Marocgate a-t-il visé l’Algérie ?

Déconstruction de l’Empire: Voilà pourquoi l’Algérie doit agir en Europe

Le « Marocogate » lézarde les murs du Parlement européen. Et si ce dernier ne tire pas les choses au clair il jouera alors sa crédibilité. 

De ce fait, la procédure de levée d’immunité de deux eurodéputés sur fond de scandale marocain s’accélère. Dans ce scandale mi-étouffé, l’Algérie n’est pas citée mais omniprésente car les menées de sous-sol marocains sont pertinemment dirigées contre elle et ses positions de principes concernant le Sahara occidental.

En effet, la procédure d’urgence a été lancée par la présidence du Parlement européen, à la demande des autorités judiciaires belges.

De quoi s’agit-il? Et en quoi l’Algérie aurait-elle été visée par la corruption du Maroc pour faire entendre sa voix?

En deux mots, ce qu’il convient d’appeler « Marocgate », est un vaste scandale fait de complots et d’entourloupes au Parlement européen, et dont certaines actions ont indirectement visé l’Algérie.

Des eurodéputés étaient corrompus avec de l’argent et des cadeaux (en milliers d’euros) pour faire privilégier les positions marocaines. Or ces positions étaient concentrées sur l’Algérie indirectement.

Ce scandale, dans lequel plusieurs députés accusés d’avoir « roulé » pour le compte du Makhzen, en contrepartie de sommes d’argent, avait été étouffé au début, mais une fois ébruité, les enquêteurs étaient l’obligation de « faire le travail ».

Ainsi, l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri a déclaré devant les magistrats du Parquet fédéral de Bruxelles qu’un accord conclu prévoyait de « travailler pour éviter des résolutions contre des pays en échange de 50.000 euros, cet accord a été envoyé au Maroc et maintenu avec le temps, à travers notamment l’actuel ambassadeur marocain à Varsovie, Atmun Abderrahim ».

Un plan détaillé qui comprend la collecte « d’informations, la promotion et le lobbying », les entourloupes, et les dons cash. Le « deal » en est de faire reluire les positions marocaines, lesquelles impliquent à contrario, de délégitimer les thèses algériennes au sein du travail de coulisses des eurodéputés puis au Parlement. 

L’ambassadeur marocain Menouar Alem, qui était chef de la mission du Maroc auprès de l’Union européenne (UE), avait alors proposé une opération détaillée au ministère des Affaires étrangères à Rabat dans laquelle il « avertit » qu’au vu du rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental occupé, l’eurodéputé britannique Charles Tannock « appelle à la vigilance ».

Une autre approche a été faite par l’intermédiaire du député européen, le Français Jean Roata, récemment nommé vice-président de la sous-commission des droits de l’Homme au Parlement européen ».

Ce document, qui est une communication « confidentielle » de la mission du Maroc auprès de l’UE, explique bien les outils de la diplomatie parlementaire et traditionnelle du régime marocain vis-à-vis des Etats membres de l’UE pour protéger ses intérêts.

L’affaire ébruitée, on ne peut plus faire semblant comme si de rien n’était. Ainsi, à la demande des autorités judiciaires belges, la présidente du Parlement européen (PE) a lancé une procédure d’urgence pour lever l’immunité de deux eurodéputés impliqués dans un scandale de corruption, ont annoncé des responsables du PE.

Pour se dédouaner du « Marocogate », la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, citée par un communiqué du Parlement, a affirmé:« Dès le départ, le Parlement européen a fait tout ce qui était en son pouvoir pour apporter son concours aux enquêtes et nous continuerons à faire en sorte qu’il n’y ait pas d’impunité ». Aussi, « les fautifs verront ce Parlement se ranger du côté de la loi. La corruption ne payera pas et nous ferons tout pour la combattre », a poursuivi Metsola.

Si le Qatar est suffisamment évoqué, certains ne lui pardonnant pas la réussite de son Mondial 2022, le Maroc reste peu cité dans cette affaire, alors qu’il a trempé jusqu’à l’os. Ses lobbies dans la capitale belge et les médias qui lui sont redevables (les journalistes sont à payés à 6000 euros l’article de presse pour faire reluire, étouffer ou amplifier des faits, selon les circonstances) continueront à le protéger jusqu’aux dernières limites. Cependant, le scandale « Marocgate » est devenu public et risque de remettre en cause la crédibilité même du Parlement européen.

Quitter la version mobile