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Hydrocarbures : 30 milliards de dollars d’investissements prévus

L’Algérie a décidé de procéder à une réduction volontaire supplémentaire de 51.000 barils/jour, à compter du 1er janvier 2024 jusqu’à fin mars prochain

Sonatrach compte investir plus de 30 milliards de  dollars dans l’exploration et la production des hydrocarbures, notamment le gaz naturel pour améliorer l’approvisionnement du marché mondial, a indiqué le PDG du groupe, Toufik Hakkar.

Dans un entretien à Middle East Economic Survey, M. Hakkar a assuré que « dans le cadre du plan quinquennal d’investissement de Sonatrach (2023-2027),  plus de 30 milliards de dollars seront alloués à l’exploration et à la production avec l’objectif d’augmenter la production à court et moyen termes et de préparer un portefeuille de projets futurs, notamment pour le gaz naturel ».

« Ces investissements nous aideront à améliorer notre sécurité énergétique et à approvisionner de manière fiable le marché mondial », a-t-il mentionné. Sonatrach prévoit aussi dans le cadre de plan d’investissement d’investir plus de 7 milliards de dollars dans des projets de raffinage, de pétrochimie et de liquéfaction du gaz, des projets qui favoriseront, selon Hakkar, « la création de la valeur ajoutée en Algérie et renforceront notre potentiel d’exportation ».

Près de 1 milliard de dollars sera consacré, a-t-il également souligné, dans des projets visant la contribution de l’entreprise à la transition énergétique. Il s’agit notamment de projets de récupération de gaz torché sur les sites de production et les complexes de GNL, de projets d’électricité solaire photovoltaïque pour alimenter les sites de production, et de projets pilotes pour la production et le transport d’hydrogène vert.

Évoquant le marché gazier mondial, le PDG de Sonatrach a mis en avant les objectifs de l’Algérie à travers Sonatrach de devenir « l’une des plus importantes sources d’approvisionnement en gaz au monde, grâce à des réserves substantielles de gaz naturel et à l’augmentation récente de la production ».

Tout en affirmant que le groupe des hydrocarbures a exporté pour 4 milliards de M3 de gaz sur le marché spot en 2022, il a assuré que les découvertes dans certains champs gaziers, vont générer, selon lui, « une augmentation significative des volumes de gaz disponibles pour l’exportation, à la fois via les gazoducs et les méthaniers ».

Hakkar a assuré, dans ce sens, que Sonatrach entend continuer à développer son potentiel gazier, annonçant que plusieurs projets, qui sont en cours, seront mis en service dans les deux prochaines années. Il s’agit, entre autres, de l’exploitation des champs de Hassi Mouina et Hassi Ba Hamou dans le Sud-Ouest, et les champs d’Isarène et TFT Sud dans le Sud-Est du pays. D’autres projets sont aussi prévus en 2023 et 2024 notamment à Hassi R’mel, Hamra, Ohanet et Touat, a-t-il également indiqué, tout en invitant les pays européens à s’engager dans des accords d’achat à long terme afin de garantir la sécurité de leurs approvisionnements.

Répondant à une question sur les exportations de GNL, il a relevé que la capacité de liquéfaction estimée à plus de 30 milliards de m3/an, permet au groupe de disposer d’une “flexibilité considérable” grâce à ses quatre complexes de liquéfaction. Par ailleurs, Sonatrach est appelée, selon Hakkar, à jouer « un rôle de premier plan dans le développement de la future industrie à faible émission de carbone, comme l’hydrogène vert et l’énergie électrique photovoltaïque », qui représentent, a-t-il souligné, « un important moteur de croissance pour l’Algérie ».

Ainsi, deux projets pilotes seront lancés à partir de 2023 visant la production d’hydrogène vert et son transport par gazoduc, a-t-il fait savoir, expliquant que ces projets vont permettre d’expérimenter et de maîtriser la technologie y afférente. S’agissant des actions de Sonatrach pour réduire le torchage du gaz, il a rappelé que le groupe national avait toujours investi dans la récupération du gaz torché, à travers plusieurs projets de récupération des gaz associés et de revamping des installations, notamment dans les grands sites de production comme Hassi Messaoud, ce qui a permis de réduire le taux de torchage à 2%.

« D’autres projets de récupération des gaz torchés concernent aussi des sites de production et les complexes GNL et  permettront à moyen terme  d’atteindre les objectifs fixés consistant à réduire le torchage de gaz à moins de 1% et à éliminer le torchage de routine », a-t-il également soutenu.

Évoquant la crise de gaz dont souffrent plusieurs pays européens et qui se sont tournés vers l’Algérie pour aider à couvrir la perte d’approvisionnement en gaz de la Russie, Hakkar a expliqué que « l’Algérie a maintenu ses engagements envers ses clients européens ont été pleinement tenus et nous leur avons livré plus de 4 milliards de m3 de gaz naturel sur une base spot.

De plus, Sonatrach a d’autres clients dans le monde et nous améliorons notre productibilité de gaz. » En outre, il a souligné que « si Sonatrach comprend que la sécurité d’approvisionnement et la diversification de l’approvisionnement sont des enjeux clés pour les pays européens, ils doivent également s’engager dans des accords d’achat à long terme afin de garantir la sécurité de la demande pour leurs principaux fournisseurs. »

Comme tous les pays producteurs de gaz, « l’Algérie, à travers un important programme d’investissement, s’engage à assurer à ses partenaires un approvisionnement stable, durable et fiable en gaz naturel tant que la demande en gaz restera forte. Comme vous le savez, l’industrie du gaz est très capitalistique », a-t-il précisé.

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