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Alger veut une relation « d’égal à égal » avec Bruxelles

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La coopération entre Alger et Bruxelles doit être fondée sur une relation d’égal à égal et sur une compréhension mutuelle profonde. Cette relation devrait tout naturellement donner lieu à un processus constructif impliquant une approche grandement bénéfique pour les deux parties.

Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani a reçu, il y a quelques jours, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, Thomas Eckert, indique un communiqué du ministère, repris par l’APS.

Les deux parties ont passé en revue « les prochaines échéances prévues dans le cadre de l’agenda des relations bilatérales et nombre de questions internationales et régionales d’intérêt commun».

Sur le plan bilatéral, M. Belani a affirmé à son interlocuteur que « l’Algérie nouvelle sous l’égide du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune est déterminée et soucieuse d’établir avec l’Union européenne un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique, un partenariat basé sur un traitement d’égal à égal, au mieux des intérêts communs », selon le même communiqué.

Au volet international, « les deux parties ont procédé à un échange de vues concernant la crise russo-ukrainienne et ses défis majeurs imposés à la paix et à la stabilité du monde ». M. Belani a insisté, dans ce sillage, sur « la nécessité d’intensifier les efforts internationaux en vue de mettre fin à cette crise dans les plus brefs délais », réitérant « la position algérienne prônant, depuis le début du conflit, l’impératif recours au dialogue et aux moyens pacifiques, en tenant compte des intérêts de toutes les parties concernées », a ajouté le ministère des AE dans son communiqué.

« Cette crise, avec toutes ses dimensions et les répercussions qui en découlent, cette crise a prouvé la sagesse de la doctrine diplomatique algérienne qui n’a eu de cesse plaider pour le renforcement de l’action multilatérale et l’émergence d’un monde multipolaire reflétant, avec équité, les nouveaux équilibres mondiaux et permettant un champs de coopération plus large face aux défis majeurs que confronte l’humanité en matière de sécurités sanitaire, alimentaire et environnementale », ajoute le communiqué.

La « situation vulnérable » du Moyen-Orient était, en outre, au cœur des entretiens entre les deux parties. M. Belani a, dans ce contexte, mis l’accent sur « la centralité de la cause palestinienne et son rôle vital et décisif dans la stabilité de la région », laquelle demeure tributaire d’un règlement équitable et inclusif du conflit arabo-sioniste, basé sur l’équation de « la terre contre la paix », conformément à l’Initiative arabe de paix de 2002 que les dirigeants arabes ont convenu de réactiver et de la mettre à la disposition de la communauté internationale à l’occasion du Sommet arabe tenu à Alger les 1er et 2 novembre 2022.

S’agissant du Sahara occidental, M. Belani a réaffirmé la « position inaliénable de l’Algérie qui considère la cause sahraouie comme étant une question de décolonisation qui ne saurait être résolue qu’à travers l’application de la légalité internationale et des principes pertinents de l’ONU et de l’UA », soulignant que les « mesures unilatérales et les manœuvres éhontées menées par le Royaume du Maroc, de connivence avec certaines parties internationales bien connues, en vue de saper le processus de décolonisation au Sahara occidental, sont vaines et ne changeront en rien le fait que le peuple sahraoui soit déterminé à poursuivre son combat légitime pour arracher son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination », conclut le communiqué du MAE.

Pour en revenir à la coopération bilatérale, il est utile de souligner que l’Algérie et l’Union européenne tentent, dans un effort concerté, de rééquilibrer l’accord d’association qui les lie. L’accord, négocié dans l’urgence, manque de clarté et de précisions dans certains domaines.

L’accord d’association  a été signé en avril 2002, à Valence, en Espagne. L’accord est le couronnement d’une série de rounds de négociations entre Alger et Bruxelles.

Toutefois, les négociations algéro-européennes n’ont pas eu la régularité qui devait être la leur, car intervenues dans une conjoncture sécuritaire assez difficile. On s’en souvient, les Européens ont carrément demandé leur interruption, au fort de la crise sécuritaire qui prévalait à l’époque. Les contacts entre Européens et Algériens n’ont repris qu’en 2000.

Entre autres points qui posaient problème : la spécificité de l’économie algérienne. Expliqué autrement, les négociateurs algériens ne voulaient pas parvenir à un accord calqué sur celui conclu avec les Marocains et les Tunisiens, pour ne citer que ces deux pays-là. Cette spécificité est liée au tissu industriel national et à des capacités énergétiques importantes, par comparaison à des pays qui n’en disposent pas.

L’un des aspects que l’Algérie n’a pas réussi à introduire, comme elle le souhaitait, dans les négociations, est celui du terrorisme dont les Européens n’en mesuraient pas à l’époque l’ampleur et le caractère international. Par ailleurs,  dans le cadre de cet accord, l’Algérie a bénéficié de peu de soutiens financiers.

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