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Josep Borrell: « L’Algérie est un acteur clé dans la région et au-delà »

Josep Borrell: « L’Algérie est un acteur clé dans la région et au-delà »

« Nous – l’Union européenne et l’Algérie – coopérons déjà beaucoup, étroitement dans des secteurs qui sont d’intérêt commun. Et je suis ici pour discuter de la meilleure façon de faire avancer notre relation davantage, ensemble, en exploitant au mieux tout notre potentiel, tout le potentiel de cette relation, qui est à la fois culturelle, politique et économique », a déclaré, lundi 13 mars, Josep Borrell au sortir d’une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune au palais d’El Mouradia à Alger.

Et d’ajouter : « Permettez-moi de souligner quelques domaines spécifiques : d’abord, l’énergie est sans doute un domaine où nous avons un partenariat qui fonctionne bien. [Environ] 90% des exportations de gaz algérien partent vers l’Europe, et nous savons que nous pouvons compter sur l’Algérie, qui est un partenaire fiable et il l’a été dans des moments difficiles ».

Borrell a également dans sa déclaration à la presse : « nous souhaitons développer cette relation ensemble avec l’Algérie, pas seulement pour le présent, pas seulement pour le gaz aujourd’hui, mais en regardant vers le futur, en privilégiant les investissements européens dans le secteur des énergies renouvelables. C’est le futur. Ce futur là pour l’Algérie est très prometteur, puisque l’Algérie a un énorme potentiel dans le domaine des énergies renouvelables ».

Au volet commercial, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères a rappelé que « plus de la moitié du commerce extérieur algérien se fait avec nos États membres – 56% des exportations et 43% des importations » « Mais, a-t-il estimé, nous savons, les uns et les autres, que nous pouvons faire mieux ». Et de poursuivre :   « Il nous faut commencer par trouver une solution aux limites actuelles.

Je pense, par exemple, aux entraves introduites depuis juin 2022 [par l’Algérie] aux échanges commerciaux avec l’Espagne, qui doivent trouver une solution. Je pense aussi aux contraintes qui entravent les investissements Européen en Algérie, qui ont un impact direct sur la mise en œuvre de notre Accord d’association [UE-Algérie].

Trouver une solution a tout cela est dans notre intérêt commun ». Josep Borrell a par ailleurs ouvert le chapitre de la lutte contre la corruption et contre le blanchiment d’argent, relevant que cela « constitue également une priorité importante, tant pour l’Union européenne que pour l’Algérie ».  « Nous avons échangé sur ce sujet et sur les questions de la restitution des ‘avoirs mal acquis’ et des transferts financiers illicites, et je suis absolument convaincu de la nécessité de renforcer notre coopération dans ce domaine.

La volonté du gouvernement algérien de travailler sur les « avoirs mal acquis », c’est quelque chose qu’aura la coopération de l’Union Européenne », a-t-il assuré. Le Maghreb et l’instabilité dans la région du Sahel, et dans le Golfe de Guinée, Borrell en a également parlé, soulignant :  « Nous avons aussi longuement évoqué le processus de paix et la situation au Moyen Orient qui nous inquiète beaucoup, avec des violences qui menacent d’engendrer une nouvelle escalade de violence dans les territoires occupées en Palestine.

Le président m’en a longtemps parlé. Nous devons redoubler nos efforts, pour apaiser les tensions dans l’immédiat, mais aussi pour rouvrir un horizon politique au processus de paix ».  « Et dans ce contexte, a-t-il affirmé,  j’ai échangé avec mes interlocuteurs algériens sur notre initiative conjointe avec le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal [bin Farhan], et le Secrétaire Général de la Ligue arabe, Aboul Gheit, pour explorer les moyens de relancer les efforts de paix et préserver les perspectives d’une solution à deux États.

Tout le monde, sauf le gouvernement d’Israël, le réclame, et c’est pour nous la seule solution viable ». « Et pour tout ceci, a-t-il soutenu, l’Algérie est un acteur clé dans la région et au-delà. Nous apprécions son engagement au sein de la Ligue Arabe comme au sein de l’Union Africaine. Je pense aussi au rôle majeur que l’Algérie a joué pour la paix au Mali – à travers les accords d’Alger de 2015 qu’il faut encore mettre en œuvre ». Il a par ailleurs relevé : « Nous nous sommes aussi entretenus sur l’agression injustifiée de la Russie contre l’Ukraine.

J’ai souligné que ce conflit n’est pas uniquement une guerre européenne. Elle se tient sur le territoire européen, mais c’est un défi majeur pour le monde entier, puisqu’il s’agit d’une attaque aux fondements du droit international. Et pour cette raison, l’Union européenne soutient l’Ukraine de façon politique, militaire, financière et humanitaire.

Et nous continuerons à le faire autant que possible, autant que nécessaire, et aussi autant qu’il le faudra. J’invité l’Algérie à se joindre aux efforts engagés pour arrêter cette guerre injustifiable et atténuer son impact économique et humain sur le monde entier ». 

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