Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, va prononcer aujourd’hui au Palais des nations (club des pins) devant les deux chambres du Parlement algérien réunies en session extraordinaire, un important discours sur l’état de la Nation.
Une tradition qui s’est ancrée dans les mœurs démocratiques du pays depuis 2023 et au cours de laquelle il devrait annoncer aux représentants du peuple et à la nation sa feuille de route pour son second quinquennat, après sa réélection à la magistrature suprême le 7 septembre dernier.
Ce discours à la Nation, attendu par les observateurs, comme par les décideurs et les chefs d’entreprises, marque le début du second mandat présidentiel, trois jours seulement après l’importante rencontre, devenue traditionnelle également, entre le gouvernement et les walis.
Cette rencontre a permis au chef de l’État, qui a présidé l’ouverture de ses travaux, d’annoncer une batterie de mesures de réformes administratives allant dans le sens de l’amélioration du service public en direction des citoyens à travers la prochaine révision des codes de wilaya et de la commune, ainsi que la gestion des collectivités locales, l’amélioration des conditions de vie ainsi que la prise en charge des préoccupations des citoyens.
En fait, le second discours sur l’état de la nation du président Tebboune porte sur deux grands axes : d’abord, il va présenter le bilan de son premier mandat, et celui de l’année 2024.
On se rappelle qu’il s’est engagé à présenter le bilan de son premier quinquennat lors de sa prestation de serment le 16 septembre dernier après sa réélection pour un second mandat à l’issue des présidentielles anticipées du 7 septembre.
Ensuite, le président Tebboune va présenter la feuille de route de son second mandat et le détail de ce plan quinquennal qui porte en fait sur la concrétisation de son engagement électoral de faire de l’Algérie une puissance économique émergente avec un PIB de 400 milliards de dollars en 2027.
Toute cette démarche du président Tebboune obéit à sa volonté d’ériger le dialogue constructif en méthode de travail, tout en faisant de la transparence une culture de gestion des affaires publiques, estiment des observateurs.
La feuille de route du président de la République pour le second quinquennat sur le volet économique, porte notamment sur des objectifs précis : construction de deux millions de logements, création de 450.000 emplois, et 20.000 projets d’investissements (quinquennat 2024‐2029).
Sur la filière céréaliculture, il s’est engagé à réaliser l’autosuffisance en blé dur, en maïs et en orge dès 2025 et à porter la part de l’industrie nationale dans le PIB à 12%.
Des objectifs qui doivent autant renforcer la résilience de l’économie nationale que la pré‐ munir de certains aléas et risques financiers liés à la hausse des prix sur les marchés internationaux des matières premières et produits agricoles, dont le blé et les oléagineux.
Sur le plan politique, le président de la République devrait aussi aborder la révision de la loi sur les partis politiques ainsi que le dialogue national qu’il s’est engagé à lancer durant son investiture. Ce dialogue, attendu par les partis politiques, devrait avoir lieu dans une année, entre fin 2025 et début 2026.
Ainsi, le président pourrait fixer une date pour la tenue de ces consultations tout à fait inclusives, selon les observateurs, de sorte à conforter le climat social et politique après les mesures d’apaisement qu’il a prises jeudi 26 décembre.
Pour rappel, le président Tebboune avait décidé d’une «remise totale du restant de la peine au profit de 14 détenus condamnés définitivement pour des crimes d’atteinte à l’ordre public», et de «mesures d’apaisement au profit de huit détenus en détention provisoire ou en attente de jugement, pour des crimes d’atteinte à l’ordre public».
Sur le plan de la politique étrangère, le président Abdelmadjid Tebboune devrait faire le point de la position et de la vision algérienne vis‐à‐vis de certains conflits mondiaux, l’agression sioniste contre Ghaza et le Liban, la question de la décolonisation du Sahara occidental, la situation en Syrie après la chute du régime d’Al Assad, les relations avec la France, la situation au Sahel ainsi qu’avec le Maroc et ses atteintes récurrentes contre l’intégrité nationale.
