Les marchés canadien et européen sont désormais à portée des exportateurs algériens, en particulier ceux opérant dans les filières agricoles et agroalimentaires, avec des niches spécifiques pour les produits haut de gamme.
C’est le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations qui a annoncé hier lundi le lancement de la première opération d’exportation de produits agricoles vers le Canada et plu‐ sieurs pays européens. La démarche obéit en fait aux aspirations des opérateurs algériens d’exporter leurs produits vers le marché communautaire européen et, surtout, en Amérique du Nord, dont le Canada.
C’est, désormais, chose faite, selon le ministère qui explique que cette opération d’exportation s’inscrit dans le cadre d’un accord entre Air Algérie Cargo et le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Cet accord prévoit, selon un communiqué du ministère, ‘’une réduction de 50 % sur le transport aérien ». Selon la même source, cette réduction « s’applique aux opérateurs économiques et investisseurs algériens souhaitant exporter leurs produits et marchandises vers les pays européens ».
Le ministère a également indiqué que « la décision d’exporter des produits alimentaires vise à renforcer la présence des produits algériens sur les marchés internationaux ».
La levée des obstacles techniques, en particulier le transport aérien avec l’implication du pavillon aérien national, Air Algérie Cargo, permet ainsi aux opérateurs algériens de mettre sur les marchés extérieurs, européen et canadien pour le moment, leurs produits à travers des conventions‐cadres signées entre d’une part la Cagex et ces opérateurs et d’autre part entre la Cagex et les organismes de transport, dont la Cnan et Air Algérie‐Cargo.
En fait, le ministère du Commerce et le gouvernement ont mis en place depuis 2023, selon les orientations du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, toute une infra‐ structure technique pour doper et faciliter les opérations d’exportations des opérateurs nationaux.
À titre indicatif, au mois d’avril dernier, quatre conventions ont été signées à Oran entre la Direction générale du commerce extérieur relevant du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations et quatre entreprises publiques exerçant dans le secteur des Transports pour faciliter le travail des exportateurs algériens. Ces conventions permettent aux exportateurs de bénéficier d’une réduction de 50% des coûts du transport de marchandises vers l’étranger et de leur indemnisation par le Fonds de promotion des exportations décidé dans la loi des Finances de l’année 2024.
Ces conventions, selon le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, visent « à faciliter les mesures administratives des indemnisations du transport assurées par le Fonds de promotion des exportations décidé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en faveur des exportateurs dans la Loi de finances de 2024 ».
En fait, la poli‐ tique économique du président de la République pour son second quinquennat est claire : atteindre à l’orée 2030 un montant de 30 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Et, pour cet objectif, il y a actuellement une forte diversification de la production nationale, en particulier agricole et agroalimentaire, mais également industrielle susceptible d’être exportée vers des marchés émergents comme ceux de l’UE ou d’Amérique du Nord, en plus des pays arabes et du Golfe.
À l’orée 2025, l’Algérie ambitionne d‘atteindre 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, et 30 milliards de dollars à la fin de la décennie. Tout récemment, le directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, Hossein Zaoui, a souligné la capacité de l’Algérie à porter ses exportations hors hydrocarbures au niveau de 30 milliards de dollars, à partir de l’année 2030.
La Cagex, la caisse algérienne d’assurance et de garantie des exportations, est par ailleurs le principal accompagnateur et soutien des exportateurs algériens en opérant des connexions autant avec les transporteurs publics et privés qu’avec les opérateurs spécialisés dans l’import‐export et les producteurs nationaux qui entament leur entrée dans le monde très difficile de l’exportation.
La Cagex a déjà signé plusieurs accords et protocoles de coopération avec des banques et des compagnies d’assurance spécialisées dans le commerce extérieur de différents pays arabes, africains et du Golfe, visant à renforcer le partenariat dans ce domaine.
La signature des accords, qui portent principalement sur l’échange d’informations commerciales relatives aux marchés et aux opérateurs économiques, a eu lieu en marge des travaux de la 14ᵉ assemblée générale annuelle de l’Union des assureurs et réassureurs des risques commerciaux et non commerciaux des pays de l’Organisation de la coopération islamique (Aman).
Bref, l’entrée des pro‐ duits agricoles et agroalimentaires, notamment des opérateurs nationaux, sur les marchés extérieurs, dont le Canada et son fort potentiel commercial avec une demande importante de la communauté nationale résidente et celle de pays arabes, est de bon augure pour le commerce extérieur.
L’Algérie a réalisé un solde commercial de 453,4 milliards de dinars (3,4 milliards de dollars) durant le premier semestre 2024 contre 826,4 milliards de dinars (6,2 milliards de dollars) durant la même période de 2023, et 1584,3 milliards de dinars (12 milliards de dollars) au 30 juin 2022, année durant laquelle les exportations algériennes ont culminé à plus de 60 milliards de dollars.
