Dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, une bataille feutrée mais outrageusement belliqueuse a été orchestrée entre mercredi et dimanche 15 février par la diplomatie marocaine pour barrer autant la route aux candidats algériens aux différents postes mis en jeu à travers des élections serrées de l’Union africaine que pour discréditer l’Algérie.
Alors que le président de la République Abdelmadjid Tebboune était annoncé à Addis-Abeba à la tête d’une forte délégation présidentielle, les tenants du Makhzen ont tôt commencé leur travail de sape de la diplomatie algérienne, d’abord en s’opposant aux candidats algériens aux différents postes de l’Union africaine, ensuite en orchestrant des manœuvres sournoises pour les discréditer.
Mais cela n’a pas marché, et la victoire de l’ambassadrice de l’Algérie en Éthiopie, et sa représentante permanente auprès de l’Union africaine (UA), Mme Selma Malika Haddadi, élue samedi à Addis-Abeba, vice-présidente de la Commission de l’UA avec 33 voix, a été autant une belle victoire diplomatique de l’Algérie qu’une défaite cuisante pour le Makhzen.
Mme Haddadi remplace à ce poste la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, dont le mandat est arrivé à terme, après avoir vaincu la candidate marocaine, éliminée au sixième et avant-dernier tour, et après l’abandon des candidates libyenne au premier tour et égyptienne au troisième tour.
Cumulant plus de deux décennies de diplomatie au plus haut niveau au service de la paix et de l’unité en Afrique, Mᵐᵉ Haddadi, âgée de 47 ans, est présentée par ses pairs comme une diplomate aguerrie.
Elle a occupé, de mars 2023 à avril 2024, le poste de directrice générale Afrique au ministère des Affaires étrangères, après avoir été entre 2019 et 2023 ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire au Kenya et au Soudan du Sud. De 2015 à 2019, elle a occupé le poste de ministre conseillère et cheffe de mission adjointe à l’ambassade d’Algérie en Ethiopie et auprès de l’Union africaine.
Auparavant, de 2013 à 2015, elle a été sous-directrice du développement social au niveau de la direction générale des affaires politiques et de la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères.
Sa principale mission à ce poste était de préparer et de coordonner la participation de l’Algérie aux discussions mondiales sur les questions liées à la famille, aux femmes, aux enfants, à la santé, à la jeunesse, aux personnes handicapées, au sport et aux personnes âgées et aux Objectifs de développement durable.
C’est dire que la nouvelle vice-présidente de la Commission africaine a non seulement une solide expérience dans les questions de sécurité et d’unité en Afrique, mais qu’elle collectionne des postes de responsabilité sensibles, importants et stratégiques pour le développement et l’unité des pays africains.