Le chargé d’affaires à l’ambassade de la République sahraouie (RASD) en Algérie, Mohamed Cheikh, réitère ici l’attachement du peuple sahraoui à son droit à l’autodétermination. Le diplomate estime que les magouilles du makhzen sont vouées à l’échec et n’auront aucun impact sur la communauté internationale.
L’Express : Joe Wilson, sénateur américain du parti républicain, a fait part de son intention de proposer une loi classant le Front Polisario comme une organisation terroriste. Un commentaire ?
M’hamed Cheikh : Il est de notoriété publique que Joe Wilson sert les intérêts de l’entité sioniste et du makhzen sionisé. Un projet mort-né, tout comme le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental. La communauté internationale et le SG des Nations Unis savent pertinemment que la question sahraouie est une affaire de décolonisation. Aucune ambiguïté n’entache la cause juste des Sahraouis. Pour ces raisons, je dirai que c’est une position très vaine qui n’aura aucune incidence ou impact sur les instances et la communauté internationales.
L’Union africaine (UA) a une responsabilité historique dans la recherche d’une solution juste et durable au conflit dans le Sahara occidental, conformément aux résolutions de la légalité internationale. Selon vous, comment l’UA devrait-elle se comporter face aux États qui soutiennent l’occupation marocaine du Sahara occidental ?
L’Union africaine, qui est une partie prenante dans la mise en œuvre du processus de paix au Sahara occidental aux côtés de l’ONU, va réagir dans les heures qui suivent à la position exprimée par le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui a réaffirmé récemment, le soutien des États-Unis à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et qui va à l’encontre du droit international. Le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental est, comme je l’avais dit, un projet mort-né, qui n’a aucune valeur juridique sur le plan international.
Le Sahara occidental n’a jamais été sous la souveraineté du Maroc…
Absolument. C’est le peuple sahraoui qui a pris les armes contre l’occupant espagnol. Si le territoire du Sahara occidental était une propriété marocaine, il n’aurait pas accepté de le partager avec la Mauritanie, qui a par la suite quitté les territoires sahraouis après une guerre face au Front Polisario. Le Sahara occidental n’a jamais fait partie du Maroc et ne le sera jamais.
