C’est une nouvelle page qui s’ouvre entre l’Algérie et la Chine, deux partenaires politiques et économiques liés par une longue histoire dans leurs relations qui remontent à l’époque de la guerre de libération.
Le forum d’affaires et d’investissements algéro-chinois organisé hier au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal du Club des pins a donné la pleine mesure aux observateurs et experts de ce que peuvent réaliser les deux partenaires.
Il est utile de rappeler à ce niveau qu’Alger et Pékin ont signé en 2022 « un deuxième Plan quinquennal de coopération stratégique globale pour la période 2022-2026 ».
Ce plan avait été présenté alors comme « un renforcement de l’accord de partenariat stratégique global signé en 2014 et une consécration de la volonté des deux pays de raffermir leurs relations et de les promouvoir aux plus hauts niveaux, à la hauteur des aspirations des deux pays amis ».
C’est ce qui a été en fait constaté lors du forum algéro-chinois organisé mardi 15 avril au CIC. Lors de son intervention à l’ouverture du forum, avant le début des rencontres B2B, M. Kamel Moula, le président du Conseil national du Renouveau économique (CREA), a rappelé que le fort potentiel de l’Algérie en matière d’investissements ouvrait de « larges perspectives » de coopération industrielle entre opérateurs économiques algériens et chinois.
Il a, en rappelant la position stratégique de l’Algérie « aux portes de l’Afrique et de l’Europe », expliqué que « notre pays possède un fort potentiel en matière d’investissement qui ouvre de larges perspectives de coopération industrielle, notamment vers les marchés extérieurs ».
« Vous avez démontré au monde vos grandes capacités en matière d’exportation à travers un développement exceptionnel de votre industrie », a indiqué M. Moula aux opérateurs chinois présents, relevant « la nécessité d’unifier les efforts, d’investir les capitaux et de partager les expertises pour permettre à nos économies (algérienne et chinoise) de relever les défis stratégiques mondiaux ».
Le président du CREA n’a pas omis de parler du climat des affaires en Algérie, qui, explique-t-il, « connaît une amélioration concrète et constante », et ce, « grâce à la forte volonté politique des hautes autorités du pays, aux profondes réformes engagées et au Plan d’action du gouvernement qui a levé les obstacles qui entravaient le développement des affaires et de l’investissement en termes de procédures, de délais et de coûts ».
« Cet environnement dans lequel évoluent les entreprises algériennes permet aujourd’hui d’augmenter considérablement nos exportations hors hydrocarbures », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’« il s’agit là d’un défi stratégique pour le pays et non pas d’un simple slogan ». Il a, par ailleurs, souligné l’importance de ce Forum d’affaires, qui permettra selon lui d' »identifier les secteurs d’activité offrant de nouvelles perspectives ayant vocation à renforcer les liens entre les opérateurs économiques des deux pays ».
Les rencontres B2B prévues en marge de cet événement « permettront, quant à elles, de discuter des possibilités de coopération, d’échanger les connaissances et d’examiner les moyens de concrétiser des partenariats effectifs et fructueux », a ajouté le président du CREA.
Le forum d’affaires algéro-chinois sur les investissements a déjà donné ses premiers fruits, par ailleurs, avec l’annonce d’un important volume d’investissements des entreprises chinoises en Algérie.
Selon le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, les entreprises chinoises s’engagent à réaliser des investissements directs en Algérie d’une valeur de 4,5 milliards de dollars. Ils ont enregistré, jusqu’au mois de mars dernier, 42 projets, dont la plupart sont des investissements directs dans le secteur industriel, a-t-il ajouté.
Plus explicite, il a souligné que « l’agence a enregistré 42 projets d’investissement chinois au niveau du guichet unique des grands projets et des investissements étrangers depuis la création de l’agence en novembre 2022 jusqu’en mars dernier, pour un montant total dépassant 614 milliards de DA, soit 4,5 milliards de dollars ».
Ces projets, a-t-il expliqué, ‘’sont répartis entre investissements directs (22 projets) et projets en partenariat entre des entreprises chinoises et des opérateurs algériens (20 projets)’’, la plupart étant dans le secteur industriel, ce qui témoigne de l’intérêt croissant des opérateurs chinois pour l’investissement direct en Algérie.’
La Chine est devenue le premier partenaire économique de l’Algérie avec un volume des échanges commerciaux bilatéraux entre janvier et novembre 2024 de 12,4 milliards de dollars, soit une croissance de 27 % en glissement annuel.
