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Farid Benyahia, économiste: Nécessité de « combler le gap technologique »

L’économiste Farid Benyahia estime, dans cet entretien, que les institutions de l’État ont besoin de renouveler leurs ressources humaines. «  Nous avons une nouvelle génération qui n’a pas une très grande expérience, qu’il faut encadrer et hisser au niveau escompté  », dit-il.

L’Express  : Le président Tebboune a dissous ALGEX et annoncé la création de deux guichets pour l’exportation et l’importation.  Quelle est votre appréciation par rapport à ces décisions  ?

Il est connu que l’importation est plus facile que l’exportation et ne pose pratiquement pas de problème. Concernant l’exportation, l’État est dans l’obligation d’assister les entreprises pour faire des études du marché en Afrique, en Asie comme en Europe.

Elles sont peu d’entreprises à le faire, pour trouver des niches et définir leur ligne d’exportation. ALGEX était un nid de corruption et de blocage économique. J’espère que les deux institutions qui seront créées ne seront pas un ALGEX bis.

Des propositions  ?

Ce que je propose est de mettre en place un conseil d’administration pour chacune des deux institutions, et qui seront appuyés par  des experts et des représentants de l’Etat.

Leur mission sera de piloter ces deux activités d’exportation et d’importation pour l’intérêt national. Je suis persuadé que les compétences du pays vont faire de leur mieux,  pour le développement de l’économie nationale.

Lors de sa dernière rencontre avec les chefs d’entreprises, le président a abordé plusieurs points. C’est pour ces raisons, que je dis que M. Tebboune a de bonnes idées. 

Selon vous, quels sont les autres secteurs économiques qu’il faut réformer en priorité ?

 Nous avons, à titre d’exemple, les réformes du secteur de la finance. Nous savons que des sommes importantes circulent en dehors du circuit bancaire. Il s’agit également des start-up : on doit d’abord parler de matrice industrielle, à partir desquelles, les start-up vont être implantées.

Malheureusement, nous constatons une dévitalisation des compétences. Cela implique la reconstitution des ressources humaines au niveau des institutions de l’État, où il y a beaucoup de départs à la retraite, alors qu’en face, nous avons une nouvelle génération qui n’a pas une très grande expérience, qu’il faut encadrer et hisser au niveau escompté.

Je propose aussi de prendre en charge le gap technologique qui nous sépare de l’Occident et qu’on doit rattraper. Nous avons des compétences qui font le bonheur des USA, de la France, de l’Angleterre.

C’est à partir de ces matrices et réflexions qu’on va essayer de gagner beaucoup de temps. À mon sens, nous avons besoin d’un ministère de Plan qui sera le cerveau du gouvernement.

À l’ère de l’évolution technologique, des menaces géopolitique, géostratégique et géoéconomique, l’Algérie n’a pas le droit d’être en dehors de cette course, sachant que beaucoup d’efforts se font et d’argent est investi.

Il ne faut pas omettre également, l’industrie militaire. Je trouve qu’il est judicieux d’intégrer une partie conséquente des milliards injectés dans le créneau de l’industrie militaire, même si cela implique d’engager des parties civiles.

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L'express quotidien du 13/08//2025

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