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Alger

La France cherche l’escalade

L’Élysée a annoncé hier que douze membres du personnel diplomatique et consulaire algérien en poste en France devront quitter l’Hexagone. Le président Emmanuel Macron a également ordonné le rappel pour consultations de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, signe tangible d’une dégradation sérieuse des relations bilatérales.

La présidence française dénonce ce qu’elle qualifie de décision «  injustifiée » et «  incompréhensible », rejetant ainsi la responsabilité de l’escalade sur les autorités algériennes.

Pourtant, le cœur de la discorde semble bien se situer ailleurs, dans l’invocation du droit international et du principe d’inviolabilité des agents diplomatiques, auquel Paris semble avoir dérogé en arrêtant un agent consulaire, pourtant protégé par la Convention de Vienne. L’arrestation d’un diplomate en poste est perçue comme un franchissement de ligne rouge, d’autant plus que les justifications avancées par les autorités françaises restent floues.

Le profil de la personne ciblée (un influenceur controversé, très actif sur les réseaux sociaux) ajoute à la complexité d’un dossier qui relève autant de la sécurité que de la guerre de l’information.

Sur le terrain migratoire, sujet épineux et récurrent, l’Élysée a réitéré ses exigences, appelant Alger à « respecter pleinement ses obligations », notamment en matière de coopération sur les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

Une insistance qui masque difficilement les propres manquements de Paris dans la gestion d’une immigration postcoloniale dont elle peine à assumer les responsabilités historiques et humaines.

L’Algérie ne se contente plus de réagir aux décisions de Paris, elle initie des mesures fortes, assumées, fondées sur une lecture rigoureuse du droit international et sur la volonté de faire respecter ses intérêts.

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L'express quotidien du 30/04//2025

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