Le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a appelé depuis Alger à une mobilisation collective des pays africains contre la désinformation. Il s’exprimait en tant que représentant du Premier ministre, Nadir Larbaoui, lors de l’ouverture d’un atelier régional organisé par le Bureau de liaison pour l’Afrique du Nord du Comité des services de renseignement et de sécurité d’Afrique (CISSA).
Devant des responsables sécuritaires et des experts de la région, le ministre a rappelé que la prolifération des fausses informations n’épargne aucun pays et que la réponse doit être collective. « Ce n’est pas l’affaire d’un seul gouvernement », a-t-il affirmé. Pour lui, la lutte contre les fake news exige une coordination continue entre les États africains et un vrai travail commun entre les services de sécurité et les médias.
Il a proposé la création d’une plateforme africaine spécialisée, regroupant des experts en information sécuritaire et en technologie, chargés de développer des solutions concrètes contre la désinformation. Il a aussi souligné l’importance de renforcer les textes de loi, aux niveaux national et international, pour que « les parties impliquées rendent des comptes ».
Mohamed Meziane a insisté sur la prévention. Selon lui, il faut miser sur l’éducation et la sensibilisation, notamment auprès des jeunes, très exposés aux rumeurs et aux fausses nouvelles qui circulent sur les réseaux sociaux. « La lutte doit être menée à la fois sur les plans sécuritaire et médiatique, tout en promouvant une culture de vérification de l’information crédible », a-t-il dit.
Le ministre a également évoqué les campagnes qui visent directement l’Algérie. Il a rappelé que le pays « a été et demeure la cible de plans malveillants visant à porter atteinte à sa sécurité et à sa stabilité », mais que ces tentatives ont été mises en échec grâce à « la sagesse du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la vigilance des institutions officielles spécialisées et de l’ensemble des médias nationaux, ainsi qu’à la conscience élevée dont ont fait preuve les institutions de l’État ».
Pour y faire face, l’Algérie a mis en place une stratégie intégrée, avec plusieurs priorités, renforcer les médias nationaux, les rendre capables de détecter et de répondre aux « fake news », développer des outils techniques adaptés, encourager la culture médiatique dans la société et coopérer davantage avec les pays africains. « L’Algérie est pleinement consciente que sa stabilité et sa sécurité sont indissociables de celles du continent africain », a-t-il souligné.
Mohamed Meziane a conclu en insistant sur l’idée que la désinformation est aujourd’hui une arme. Une arme qui ne vise pas seulement les gouvernements, mais la cohésion des sociétés. D’où l’urgence, selon lui, de bâtir une réponse commune, pragmatique et solidaire