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Younès Grar, consultant et expert en TIC : « On est obligé de suivre l’évolution numérique dans le monde »

L’Express : L’ICT Africa Summit 2025, un évènement majeur axé sur les enjeux stratégiques du numérique et de l’innovation sur le continent africain, se tient du 21 au 23 avril au Palais des expositions, à Alger. Dans quel contexte se tient cet événement  ?

M. Grar : L’avancée technologique très importante dans le domaine de l’intelligence artificielle et les risques de la cybersécurité et de la souveraineté numérique, etc., ce sont des thèmes qui reviennent, et l’Algérie ainsi que les pays africains ne sont pas en marge de cette révolution.

Ils sont obligés d’être au courant de ce qui se passe dans le monde concernant cette technologie et de savoir comment se comporter avec ces nouveaux outils, pour préserver notre souveraineté numérique et notre indépendance technologique. Un événement pareil entre dans ce cadre.

Dans le même temps, il y a l’échange d’expérience et aussi peut-être tisser des relations de collaboration entre les entreprises africaines, pour pouvoir se créer un chemin entre des puissances mondiales, américaines, asiatiques, européennes, et avoir leur mot à dire, au lieu de rester toujours comme des consommateurs.

Ils peuvent passer à l’autre étape, c’est-à-dire comprendre cette technologie et aussi contribuer au développement de certains aspects de cette technologie, en collaboration avec ces puissances étrangères, et pourquoi pas dans le cadre de la collaboration entre Africains.

Et peut-être essayer de proposer des solutions locales, des solutions africaines. Donc, c’est un événement très important, on est obligé, en tant qu’Africain, de suivre l’évolution numérique dans le monde et d’essayer de trouver parmi les technologies proposées les solutions, de voir comment exploiter cette technologie.    

L’Afrique demeure le continent où l’accès au numérique est le moins développé…

C’est vrai que ces dernières années, avec l’apparition de la technologie mobile, l’Afrique est arrivée à réduire l’écart, parce que ce sont des technologies à exploiter facilement, contrairement aux autres technologies par câble, qui nécessitent de gros investissements.

Même pour ce qui est de l’équipement, l’Afrique a pu suivre et utiliser les derniers smartphones, parce que le saut technologique est possible, et ça permet à l’Afrique de suivre l’évolution.

L’Afrique peut espérer investir dans certaines niches de technologie, et on a vu que certaines startups africaines ont pu réussir dans ce domaine. Maintenant, ce n’est pas ce qui est escompté, on peut mieux faire.

Malheureusement, il n’y a pas la volonté nécessaire de s’impliquer dans le développement de cette technologie au lieu de rester seulement dans la consommation.

On garde bien sûr espoir qu’il va y avoir un sursaut de nos décideurs et de nos compétences pour pouvoir apporter leur touche à cette technologie.  

Selon des spécialistes, l’Algérie a réalisé de grands progrès en matière de transformation numérique. Êtes-vous de cet avis  ?

C’est vrai que l’Algérie a réalisé de gros progrès dans ce sens, mais ces quatre dernières années, il y a eu une accélération de la numérisation. Les décideurs parlent beaucoup du numérique et des avancées, soit dans le domaine de l’infrastructure, soit dans le domaine des services électroniques des plateformes, qui sont exploitables par les Algériens dans l’enseignement, l’état civil.

Il y a des avancées, les choses avancent, mais à travers le monde, les choses avancent beaucoup trop vite, et pour pouvoir suivre ces avancées, il est nécessaire que les pays africains se concertent entre eux, pour avoir notre mot à dire.

Surtout dans le domaine des réseaux sociaux, on est à la merci des réseaux sociaux américains et autres. Pourquoi ne pas avoir des réseaux sociaux africains pour pouvoir défendre nos intérêts, essayer d’unifier nos idées et nos concepts  ?

Que pensez-vous du lancement prochain de la 5G en Algérie  ?

Pour la 5G, c’est une évolution normale, on est obligé d’aller vers la 5G, on a pris un certain retard, mais mieux vaut tard que jamais. Mais par la suite, il faut profiter des erreurs qu’on a faites dans le lancement de la 3G et de la 4G, il faut aller très vite. La 5G, il y a 6 ans qu’elle a été lancée dans certains pays.

Il faut réunir toutes les conditions pour réussir cette technologie, avec des facilités pour les utilisateurs et les opérateurs, éviter tous les blocages administratifs bureaucratiques, surtout dans le dédouanement.

Il faut aller très vite dans ces procédures, pour profiter le plus tôt possible de cette 5G. Et d’après les échos qu’on a eus, je pense que les choses sont prises au sérieux et que d’ici quelques temps, les choses vont aller rapidement et des offres 5G seront disponibles.  

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L'express quotidien du 04/05//2025

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