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Alger

À l’heure des grands chantiers

À l’heure où l’information circule plus vite que la pensée critique, l’Algérie entend bâtir un système médiatique à la hauteur des défis du temps. Trois chantiers structurants se dessinent, portés par le ministre de la Communication, Mohamed Meziane : la formation, la transition numérique et la lutte contre les infox. Trois axes pour pouvoir faire des médias un pilier de souveraineté et un levier de cohésion nationale.

Le premier pilier, c’est la formation. À Constantine, lors de la deuxième Rencontre régionale des professionnels de la communication, le ministre a posé les mots justes  : sans formation solide, pas de profession crédible.

Dans une salle comble, journalistes, responsables et acteurs du secteur ont esquissé les contours d’un front médiatique uni. Au-delà des intentions, l’ambition est claire : armer les journalistes face à la complexité du réel, cultiver l’éthique autant que la technique et réhabiliter le rôle fondamental des médias dans la défense des valeurs républicaines.

Un média qui comprend ses missions est un média qui protège sa société. Le deuxième chantier est celui, tout aussi vital, de la numérisation.

Loin d’un simple aggiornamento technique, il s’agit d’une véritable politique de modernisation. Trois millions et demi d’images, des milliers d’heures d’archives, des ouvrages entiers déjà numérisés par le Centre national de documentation, c’est un patrimoine réapproprié, une mémoire collective sauvegardée.

À cela s’ajoutent les plateformes numériques publiques et les efforts pour renforcer la diffusion satellitaire à l’international. Derrière ces chiffres, une volonté assumée  : ancrer l’Algérie dans la modernité médiatique sans perdre l’authenticité de son récit.

Enfin, il y a l’urgence silencieuse des fake news. Elles prolifèrent, se glissent dans les interstices du doute et menacent la stabilité des États. À Alger, devant le CISSA, Mohamed Meziane a appelé à une réponse africaine coordonnée, mêlant législation, expertise technologique et éducation citoyenne.

Face à la désinformation, l’Algérie choisit l’intelligence collective plutôt que le repli sécuritaire. Elle mise sur les jeunes, les journalistes, les institutions et les outils numériques pour reconquérir la vérité. Ces trois fronts dessinent une stratégie claire, faire du journalisme algérien un rempart et non une faille.

Une école et non un écho. Une force vivante au service d’une société lucide, unie et souveraine. Dans un monde saturé de récits concurrents, l’Algérie fait le pari de l’ancrage et de l’élan. Et cela commence, très concrètement, par former, numériser et discerner.

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L'express quotidien du 15/06//2025

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