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Alger

Fin de partie pour le cash

La Loi de Finances 2025 semble marquer une « évolution » en profondeur des pratiques économiques en Algérie. En interdisant les paiements en espèces pour certaines transactions importantes, elle aspire à réinventer l’économie, loin des pratiques opaques qui l’ont longtemps gangrenée.

La vente d’immobilier, l’achat de véhicules, les primes d’assurances, et même les yachts, tous ces secteurs devront désormais se passer de l’argent liquide. Dès 2025, il est obligatoirement nécessaire de passer par les circuits bancaires (virements, chèques, ou autres formes de paiements électroniques) pour régler ces transactions.

Cette mesure, qui pourrait en surprendre certains, vise à instaurer une transparence tant attendue. Il s’agit de mettre fin à l’anonymat des paiements qui, jusqu’à aujourd’hui, laissaient une large place à la corruption et au blanchiment d’argent.

Pour les notaires, qui jouent un rôle essentiel dans la « validation » des transactions, cela signifie une responsabilité accrue. En effet, ils devront désormais vérifier que chaque transaction a bien été effectuée par des moyens bancaires.

Chaque contrat, qu’il concerne l’immobilier ou l’achat de voitures, devra mentionner explicitement le moyen de paiement utilisé, avec les références bancaires correspondantes. L’acte notarié, traditionnellement vu comme un simple constat, se transforme ainsi en un véritable gage de conformité.

L’interdiction du cash ne s’arrête pas là. Les assurances, en particulier celles relatives aux véhicules et aux risques industriels, devront également se conformer à la nouvelle réglementation.

La prime d’assurance, autrefois réglée parfois en espèces, devra impérativement transiter par des moyens de paiement traçables, comme un chèque ou un virement bancaire. Là encore, l’objectif est d’éliminer les zones d’ombre où prospéraient l’évasion fiscale et la fraude.

Ce changement législatif est un pas décisif vers la bancarisation de l’économie, un processus lent mais inéluctable. La « transition » vers un système plus formel pourrait d’ailleurs se faire plus rapidement que prévu. Les chiffres de 2024 révèlent une nette progression des paiements électroniques, et la réforme vise justement à renforcer cette tendance.

Il est évident que, pour une large part de la population, cette évolution nécessitera un ajustement. Mais au bout du compte, ce n’est pas seulement le système financier algérien qui en sortira renforcé, c’est tout le pays qui pourrait en bénéficier.

Si la mesure s’accompagne de ses défis, elle porte en elle une promesse, celle d’une « économie » plus saine, plus transparente et plus intégrée dans les circuits financiers mondiaux. Une ambition qui pourrait enfin faire oublier le rôle de l’argent liquide dans l’ombre, pour faire place à une économie à la lumière du jour.

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L'express quotidien du 15/06//2025

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