Le Soudan a rompu mardi ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, accusés d’armer les paramilitaires avec des drones qui ont visé notamment Port-Soudan depuis trois jours, le siège provisoire du gouvernement.
L’aéroport, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburants ont été touchés, selon des sources concordantes qui n’ont pas fait état de victimes.
« Le monde entier suit depuis plus de deux ans le crime d’agression contre la souveraineté du Soudan, son intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, commis par les Émirats arabes unis via leur affidé local », a déclaré le ministre de la Défense Yassin Ibrahim à la télévision nationale. Il a accusé les Émirats d’avoir fourni « des armes stratégiques sophistiquées » aux FSR.
« Lorsque les Émirats arabes unis ont constaté la défaite imminente de leur vassal face à nos forces armées (…) ils ont intensifié leur soutien », a accusé le ministre de la Défense. Le Soudan « répondra à cette agression par tous les moyens nécessaires pour préserver la souveraineté du pays », a-t-il ajouté.
Depuis avril 2023, le Soudan est dévasté par une guerre entre l’armée et les FSR. Longtemps épargnée par le conflit, la ville de Port-Soudan, par où transite de l’aide humanitaire et qui abrite des agences de l’ONU et des milliers de réfugiés, essuie depuis dimanche des attaques de drones.
Des infrastructures civiles ont également été frappées à Kassala, ville de l’est jusque-là considérée comme un « lieu sûr pour les civils plusieurs fois déplacés par ce conflit dévastateur », selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami.
Depuis avril 2023, le Soudan est dévasté par une lutte meurtrière entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto ce pays d’Afrique depuis un coup d’État en 2021, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des FSR.
Mardi soir, le général al-Burhane s’est engagé à « vaincre cette milice et ceux qui la soutiennent », dans une allocution à la télévision nationale, devant des images du port en feu, décrit par la chaîne comme « le site de l’agression émiratie ». Les rares stations-service encore ouvertes ont été prises d’assaut et la ville a été privée de courant, selon la compagnie nationale d’électricité.