La finance islamique organise ses états généraux annuels à Alger. Ce sera l’occasion pour ses 57 pays membres de parler le même langage : faire en sorte que les produits de la finance islamique servent au développement social et économique du monde musulman, que l’on soit membre ou non.
À Alger, qui organise ces réunions annuelles pour la troisième fois, tout le gratin officiel et les experts en finance islamique, vont se retrouver en sessions techniques et réunions entre responsables, ministres et décideurs, pour dresser une feuille de route pour développer et améliorer ce système bancaire basé sur les préceptes économiques et financiers de l’Islam.
Les produits de la finance islamique sont connus et ce sera un large débat à Alger pour améliorer l’assiette, le rendement et les performances de ce mécanisme financier qui a jusque-là apporté beaucoup de satisfactions quant au développement économique et social dans les pays membres, puisque ce système permet l’accès au crédit et au loyer pour des investissements créateurs de richesses, et des financements de projets beaucoup plus facilement et à des conditions moins contraignantes que le système bancaire classique.
Le mécanisme financier islamique compte pour le moment 12 grands produits appliqués par toutes les banques islamiques à travers le monde : Ijara, Ijara Wa Iqtina, Sukuk, Istina, Mudaraba, Murabaha, Musharaka, Qard Hassan, Salam, Takaful, Tawaruk et Wakala. A titre d’exemple, le Sukuk est similaire à une obligation adossée à un actif, c’est un billet de trésorerie qui confère à l’investisseur une part de propriété dans un actif sous-jacent et lui assure un revenu.
Pour la wakala par contre, le client possède les capitaux investis et il nomme une Banque Islamique comme agent et paye une commission d’expertise pour rémunérer le travail de gestion des fonds par la Banque.
Ces produits de la Finance islamique ont un trait commun important et essentiel : ils ne sont pas basés sur le profit et l’usure, des systèmes économiques absolument proscrits par l’Islam, et qui sont en fait à la base de la finance et du système de fonctionnement des banques classiques, telles qu’on les connaît depuis leur avènement.
Et donc, il s’agit pour la finance islamique, devenue un acteur important dans les transactions commerciales et bancaires dans les pays membres, dont l’Algérie, de soutenir les efforts de développement social, l’économie des pays membres et les investissements en termes de construction d’infrastructures, d’équipements, de routes et de financements d’achats de matériels de transports, de production, le tout allant jusqu’aux investissements dans la réalisation d’usines, de centres de recherche, et, tout naturellement, à la formation des cadres dans les pays membres sans intérêts à des taux prohibitifs.
Globalement, c’est un autre système financier et bancaire qui est établi par la finance islamique, qui est devenue dans les pays membres un acteur-clé du développement socio-économique.
En Algérie et outre la banque Al Baraka, dédiée entièrement à la finance islamique, les autres banques primaires proposent elles également des produits de la finance islamique, une activité bancaire d’ailleurs régie par des règlements stricts sous la surveillance de la banque d’Algérie.