22.9 C
Alger

Finance islamique, le vent en poupe

La Banque d’Algérie et la Banque islamique de développement (BID) coopèrent pour le renforcement du cadre réglementaire et des mécanismes de surveillance de la finance islamique et, à travers le développement des outils de la politique monétaire entre les institutions bancaires. C’est ce qu’a révélé hier Salaheddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, lors du 19ᵉ forum de la BID sur la finance islamique : transformation numérique et inclusion financière dans la finance islamique, tenu en marge de ses assemblées annuelles.

« Nous travaillons actuellement, en coopération avec la BID, pour renforcer le cadre réglementaire et de surveillance de la finance islamique à travers le développement des outils de la politique monétaire entre les banques », a dit le gouverneur de la BA dans son allocution d’ouverture.  M. Taleb a évoqué en parallèle l’application de « standards de comptabilité et de gouvernance » qui concerne les comptes d’investissements et l’organisation des guichets islamiques conformément aux pratiques internationales des instances référentielles, a-t-il expliqué.

Dans ce cadre, il fait savoir que « des textes réglementaires seront promulgués dans un avenir proche dans l’objectif d’encadrer cette activité avec plus d’efficacité et de précision », dans un cadre réglementaire strict, en conformité avec les standards internationaux, a-t-il dit.

Des résultats encourageants

Aujourd’hui, poursuit le gouverneur de la Banque d’Algérie, nous assistons à une grande dynamique remarquable des entreprises et des particuliers. Pour preuve, « nous recensons actuellement 12 banques qui proposent des services de la Finance islamique et ses différents produits ». L’expansion de la Finance islamique a contribué à réaliser des résultats encourageants, déjà sur le plan géographique, à travers l’augmentation du nombre des agences et guichets islamiques sur le territoire national, la diversification de ses produits, tout en développant le cadre législatif et réglementaire. Il a indiqué en effet que le nombre des guichets islamiques ouverts sur le territoire national avoisine les 900 guichets à la fin de 2024 et plus de 100 agences financières spécialisées.

Concernant les produits, le nombre de comptes courants et d’investissements est estimé à plus de 600 000 comptes. Quant aux dépôts, ils avoisinent les 800 milliards de dinars, enregistrant ainsi un taux de croissance de près de 17 % comparativement à 2023, alors que la valeur des investissements a atteint les plus de 530 milliards de dinars, enregistrant un taux de croissance de 15,6 % comparativement à 2023. Cette croissance reflète, aux yeux de M. Taleb, la confiance grandissante et croissante des opérateurs dans la finance islamique.

La banque d’Algérie, depuis son renforcement de  la réglementation définissant les opérations de banque relevant de la finance islamique, constate que cette activité connaît une évolution positive. «  On voit un avenir prometteur pour cette activité qui connaît un taux de croissance annuel moyen de 20 % des dépôts ».

En Algérie, on compte sur cette activité pour mobiliser les épargnes  et l’inclusion financière. Un saut qualitatif qui ne viendra qu’à travers l’adhésion de tous les opérateurs, acteurs, universités et investisseurs.  

Une stratégie nationale sur les modalités de paiements scripturaux

Le développement de la finance islamique intervient dans un contexte économique et financier marqué  par des défis majeurs, en particulier, l’inflation qu’a connue l’économie mondiale durant les dernières années, en raison des tensions internationales, géopolitiques et des répercussions de la crise sanitaire COVID-19.

La Banque d’Algérie est pleinement « consciente » de l’étendue de ces défis et croit que l’avenir de la finance islamique est prometteur, notamment si elle réussit sa transition numérique et adopte les nouvelles technologies dans les services financiers pour une finance islamique plus inclusive, en mesure d’attirer « la masse monétaire circulant en dehors du circuit bancaire ».

M. Taleb a évoqué l’existence d’une formation académique et professionnelle de la Finance islamique au niveau

Les disciplines académiques dispensées dans les universités et instituts nationaux ont contribué significativement à l’amélioration du rendement des employés au niveau des banques islamiques. Le gouverneur de la Banque d’Algérie a mis en lumière l’engouement des jeunes Algériens qui manifestent une attention croissante à la finance islamique et aux technologies financières. Cela, selon lui, s’est directement répercuté sur le renforcement de la prise de conscience liée aux produits et services financiers islamiques conformes à la charia et a apporté une nouvelle dynamique aux efforts de développement de cette activité dans le système financier national.

Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance de la modernisation des systèmes d’information et de l’infrastructure au niveau des banques et des institutions financières. Deux éléments considérés comme de  principaux piliers pour le développement des activités de la finance islamique.  

Pour conclure, le gouverneur de la Banque d’Algérie a révélé la mise en place d’une stratégie nationale pour le développement,des modalités de paiements scripturaux. « Nous sommes en train de mettre en place une stratégie nationale pour le développement des outils de modalités de paiement scripturaux  qui correspondra aux récentes pratiques internationales », a-t-il indiqué. Un travail qui sera chapeauté par le comité national de paiement.

Articles de meme catégorie

L'express quotidien du 21/05//2025

Derniers articles