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Il tentait de mettre la main sur Naturgy: L’émirati Taqa jette l’éponge

Le groupe énergétique émirati Taqa a officiellement renoncé à son projet de rachat de 40 % du capital de Naturgy, géant espagnol du gaz. L’information a été révélée par des médias espagnols.

Cela met fin à plusieurs mois de spéculations sur une possible prise de contrôle du Conseil d’administration de l’entreprise par Abou Dhabi.  Dans une déclaration relayée par le quotidien El Español, Steve Ridlington, directeur financier de Taqa, a confirmé l’abandon de cette opération jugée stratégique.

Et d’ajouter : « L’acquisition d’actions dans Naturgy ne fait plus partie de nos projets. Nous y avions songé l’an dernier, mais cela n’a pas abouti ».

Malgré trois tentatives de rapprochement avec la partie espagnole, dont la dernière remonte à avril dernier, l’Émirati a fini par se retirer, faute d’accord avec CriteriaCaixa, principal actionnaire de Naturgy, et en raison d’un contexte politique jugé trop sensible. Ainsi, le groupe qui tentait de mettre la main sur les parts détenues par les fonds d’investissement CVC (20,7 %) et BlackRock (20,6 %) déchante.

L’Algérie fortement présente sur le marché espagnol voyait d’un très mauvais œil une reconfiguration de l’actionnariat de Naturgy.  Le retrait de Taqa relance la question de la participation de Sonatrach dans le capital de Naturgy.

L’idée d’un renforcement de la présence algérienne au sein du groupe espagnol n’est pas nouvelle. Certains experts y voient même une opportunité stratégique à saisir. « L’Espagne est plus qu’un simple client gazier : c’est un point d’accès vers l’Europe de l’Ouest. Il est dans l’intérêt de l’Algérie de s’ancrer davantage dans ce marché », estime Mourad Preure, expert pétrolier international.

Ce dernier va plus loin, appelant à la création d’une commission rattachée à la présidence de la République chargée de suivre les offres publiques d’achat à l’échelle internationale.

Objectif : positionner l’Algérie comme un investisseur stratégique dans le secteur énergétique européen. Racheter une part significative du capital de Naturgy permettrait à l’Algérie de consolider ses positions sur le marché européen et de sécuriser ses débouchés gaziers. Mais l’opération reste lourde, tant sur le plan financier que politique.

Elle impliquerait un engagement clair de l’Algérie, des ressources importantes et un dialogue fin avec Madrid. Pour l’heure, la porte reste entrouverte : les actionnaires espagnols continuent de chercher des investisseurs stables et de long terme. Une configuration qui pourrait convenir à Sonatrach, à condition de jouer la carte de la discrétion et du pragmatisme. 

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L'express quotidien du 29/05//2025

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