Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de l’Algérie pour le printemps 2025 met en lumière la forte croissance économique et le recul de l’inflation en 2024. Il souligne la nécessité de renforcer la productivité dans les secteurs clés pour soutenir une croissance plus durable, et mieux faire face aux risques extérieurs.
Lors d’une rencontre avec les médias organisée lundi dernier à Alger, des représentants de la Banque mondiale ont présenté les grandes lignes du rapport dont il est question. Ils ont mis en avant le fait que l’économie algérienne avait maintenu une dynamique satisfaisante en 2024, avec une croissance du PIB hors hydrocarbures atteignant 4,8 %.
Cette progression a été portée par un investissement public important et une consommation des ménages vigoureuse. Parallèlement, le taux d’inflation a nettement reculé, s’établissant à 4,0 %, grâce notamment à la bonne performance du secteur agricole, en dépit de conditions climatiques peu favorables, contribuant ainsi à la stabilisation des prix alimentaires.
Pour 2025, le rapport anticipe un ralentissement de la croissance du PIB réel, attendue à 3,3 %, en raison de la reprise modérée du secteur des hydrocarbures et d’une réduction des dépenses publiques. Si les prix mondiaux du pétrole restent bas, les déficits budgétaire et extérieur pourraient s’accentuer.
« La trajectoire de croissance de l’Algérie reste solide, mais les équilibres budgétaires et extérieurs demeurent très sensibles aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz. Accélérer la transformation structurelle est donc essentiel pour renforcer la résilience et soutenir une croissance durable », a déclaré Kamel Brahim, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie.
En perspective, le rapport identifie plusieurs priorités pour stimuler la croissance à long terme. Il insiste ainsi sur la nécessité d’améliorer la productivité et d’orienter progressivement l’emploi vers les secteurs à plus forte valeur ajoutée, afin de réduire la dépendance à l’égard des hydrocarbures et des dépenses publiques, et de préparer l’économie aux défis futurs.
De son côté, Cyril Dupont, économiste principal de la Banque mondiale chargé de l’Algérie, a précisé : « Des gains de productivité, notamment dans l’industrie manufacturière et les services, sont indispensables pour libérer le potentiel de croissance de l’Algérie.
Une transition vers des secteurs à haute valeur ajoutée, soutenue par des réformes budgétaires graduelles, un renforcement de l’investissement privé et une stratégie intégrée de développement des compétences, sera déterminante pour bâtir une économie plus résiliente. »
Enfin, pour inscrire la croissance dans la durée, le rapport souligne l’importance d’un cadre macroéconomique plus robuste, d’une meilleure gouvernance économique, ainsi que d’investissements stratégiques dans le capital humain.
Il recommande également de favoriser l’investissement étranger direct, en tant que levier pour transférer les technologies et les bonnes pratiques, condition essentielle pour permettre à l’Algérie de franchir le cap du revenu intermédiaire vers un niveau de vie plus élevé.