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Ahmed Attaf sonne l’alerte face aux dérives internationales

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, chargé des affaires africaines, Ahmed Attaf, a mis en garde, hier, depuis Istanbul, contre les conséquences de l’agression sioniste visant l’Iran et contre les risques d’une guerre ouverte aux issues imprévisibles. Il a souligné que la région traversait une phase charnière de son histoire.

Dans son intervention à l’occasion de la 51ᵉ session du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Attaf a évoqué les circonstances internationales et régionales « exceptionnelles dans lesquelles se tient cette réunion, affirmant que « la situation est critique, voire véritablement tragique ».

Le droit international est complètement ignoré, y compris la Charte des Nations unies elle-même. L’équilibre des relations internationales civilisées est rompu, la logique de la force ne connaît plus ni frein ni limite, et les notions fondamentales sont brouillées au point que l’on en vient à défendre le prétendu droit de l’agresseur à se défendre et à punir sa victime. »

Le ministre a souligné que « la volonté d’hégémonie absolue pousse l’agresseur à proclamer son intention de redessiner le Moyen-Orient, voire de remodeler tout l’ordre mondial ». Et de poursuivre : « Telle est aujourd’hui la réalité au Moyen-Orient, une région en proie à des horreurs d’une intensité, d’une ampleur et d’un impact sans précédent.

Nous assistons à une agression sioniste contre l’Iran, à une guerre ouverte aux issues incertaines qui menace la région de catastrophes aux dimensions multiples et aux conséquences incalculables. Hier encore, des attaques israéliennes répétées et systématiques ont visé la Syrie, le Liban et le Yémen, des agressions toujours en cours à cette heure.

Et aujourd’hui, comme hier, a ajouté Ahmed Attaf, « l’occupant sioniste refuse de déposer les armes de la guerre qu’il impose au peuple palestinien à Gaza depuis près de deux ans. J’exprime ici toute ma solidarité et mon soutien à nos frères qui subissent l’acharnement de l’occupant dans sa quête illusoire de sécurité et de stabilité pour son entité, au détriment de la sécurité et de la stabilité des autres. » 

Il s’est interrogé : « Quelle est cette sécurité dont jouit exclusivement l’occupant israélien ? Quelle sécurité repose sur la violation de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de tous les pays de la région, sans aucun contrôle ? Quelle sécurité est fondée sur une volonté d’hégémonie absolue, au mépris des règles du droit international et des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies ? »

Dans ce contexte, le ministre a affirmé : « Nous sommes sans nul doute à un tournant de l’histoire de cette région et de l’ordre international dans son ensemble. Une phase qui impose de repenser la question de la sécurité au Moyen-Orient dans toute sa globalité et sur des bases authentiques : sans que l’intérêt d’un seul ne soit privilégié au détriment de celui des autres, sans exonérer un acteur de ses obligations tout en les imposant aux autres, et sans indulgence envers certains ni sévérité envers d’autres. »

Attaf a insisté sur le fait que « la paix et la sécurité au Moyen-Orient ne peuvent être assurées sans traiter la cause fondamentale du conflit : la question palestinienne. » Il a appelé à « mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et arabes, et à accélérer les démarches visant à créer les conditions nécessaires à l’établissement d’un État palestinien indépendant, souverain, avec pour capitale El-Qods Ech-Charif. »

Il a également affirmé que « la paix et la sécurité dans la région ne sauraient être réalisées sans que tous les acteurs se soumettent aux règles du droit international, sur un pied d’égalité. Il faut mettre fin une fois pour toutes au régime d’exception dont bénéficie l’occupation israélienne, un régime basé sur l’impunité et l’absence de responsabilité. »

« Il ne peut y avoir de paix sans abandon de la logique de la force, du recours à la domination et à la politique du fait accompli. Ce qu’il faut, c’est un strict respect de la légalité internationale, dont nul ne devrait être exempté, dans la région comme ailleurs », a-t-il encore déclaré.

Et de conclure : « Telles sont les vérités incontournables qu’il est impossible de nier, les principes fondamentaux qu’on ne saurait occulter ni dissimuler derrière la fumée des conflits fabriqués et des guerres artificielles. Ce sont là les conditions essentielles et irréductibles pour parvenir à une paix juste, durable et définitive au Moyen-Orient. »

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L'express quotidien du 22/06//2025

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