Alger et Washington, sur bien des dossiers politiques sensibles, économiques ou énergétiques, sont en complète synergie. Cela a été démontré à maintes reprises au cours des phases de dialogue entre les deux États, ou lors de conclusion de contrats commerciaux, pétroliers ou autres au cours des deux dernières années.
L’intérêt des États-Unis pour la position algérienne sur bien des dossiers politiques internationaux sensibles, sur des conflits armés qui perdurent, ou tout simplement pour ramener la paix entre deux belligérants par le dialogue et la diplomatie, comme cela s’est vu pour le cas du conflit des Grands Lacs, n’est plus à démontrer.
D’autant que les deux États entretiennent des relations politiques, économiques et culturelles historiques, depuis en fait l’indépendance nationale, et plus encore, depuis l’indépendance des États-Unis, le 4 juillet 1776. Cela est un fait.
Mais, plus près de nous, il y a lieu de relever, comme vient de le signaler le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf, l’intérêt de Washington pour l’Algérie, un pays attractif et important pour les investissements pétroliers américains. Le pétrole et le gaz sont en quelque sorte ‘’la prunelle des yeux’’ des États-Unis.
Récemment et répondant à une question d’un média public algérien, Attaf a expliqué en fait la place importante de l’Algérie dans l’agenda politique, économique et énergétique des États-Unis. Et, plus que tout autre domaine attractif, le secteur énergétique constitue un véritable cordon ombilical pour des relations fructueuses entre les deux pays, ce que Ahmed Attaf a démontré en relevant que deux grandes compagnies pétrolières américaines, dont Chevron, sont liées par des contrats de production avec le groupe algérien Sonatrach.
‘’Les rares sociétés américaines qui venaient en Algérie étaient de seconde zone, voire moins’’, mais les choses ont évolué, la conjoncture et la perception par les États-Unis de l’Algérie également, ce qui a donné aujourd’hui un nouveau départ entre les deux États à travers des contrats des deux plus grands groupes pétroliers US.
Avec l’autre grande société pétrolière US, Occidental, le secteur pétrolier américain s’est ainsi bien installé sur le marché algérien, avec des contrats importants dans la recherche, l’exploration, la production, la commercialisation et le transport d’hydrocarbures.
En fait, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé, lors de cet entretien, un fait cardinal, un principe fondamental de la politique étrangère américaine : ‘’Pour voir l’intérêt des Américains pour un pays, il suffit d’observer le mouvement de leurs sociétés des hydrocarbures’’.
Or, le secteur pétrolier algérien n’a jamais autant intéressé les majors américaines que durant ces deux dernières années, avec un ‘’pic’’ en 2024 et 2025 à travers deux contrats avec des groupes US, dont un avec Chevron avec lequel Sonatrach est en passe de développer un solide partenariat autant dans la recherche, la production, l’exploitation que le transport d’hydrocarbures.
En clair, la coopération énergétique entre l’Algérie et les États-Unis a toujours été en amont de leurs relations politiques, et à la hauteur des perspectives de développement de la coopération multisectorielle entre les deux pays.
Chevron, Halliburton, Anadarko, Occidental ainsi que d’autres groupes pétroliers US sont présents en Algérie où ils développent un partenariat sérieux, de longue durée et avantageux avec leur partenaire algérien, le groupe Sonatrach.
Cette relation stratégique privilégiée entre les groupes pétroliers et gaziers US et le groupe algérien donne par ailleurs une belle image de cette coopération tous azimuts entre les deux pays, et que les opérateurs algériens et américains consolident à travers la chambre de commerce algéro-américaine (AmCham).
Dès lors, est-il étonnant de relever les nombreuses visites d’officiels et responsables US en Algérie ? Le chef de la diplomatie algérienne fait ainsi ce simple constat : les États-Unis suivent les pays selon l’intérêt de leurs sociétés. ‘’Et leur présence et intérêt pour l’Algérie est significatif de l’attractivité du marché algérien et de l’évolution de leur perception par rapport à l’Algérie.’’
