« En un temps record, l’Algérie est passée du statut d’importateur de matériaux de construction à celui de producteur et d’exportateur, grâce à une vision stratégique claire pour arriver à l’autosuffisance. » « L’Algérie est désormais en mesure d’approvisionner les projets d’envergure en Afrique. »
En matériaux de construction, l’Algérie a atteint son autosuffisance. « Le pays est passé du statut de pays importateur à un pays producteur et exportateur », a affirmé le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, à l’ouverture des travaux de la 44ᵉ assemblée générale annuelle de l’institution panafricaine de financement de l’immobilier Shelter-Afrique, entamés hier à Alger.
Lors de cet événement placé sous le signe « L’autonomie et la souveraineté dans l’industrie du logement en Afrique : opportunités et défis », le ministre a communiqué devant une assistance composée entre autres du DG de Shelter Afrique, directrice exécutive de la même institution panafricaine, du ministre du Commerce intérieur et du ministre de l’Habitat. Il a indiqué que la production annuelle du ciment a atteint 42 millions de tonnes, 7 millions de tonnes pour le rond à béton, près de 280 millions de m² de céramique et 40 millions de tonnes de briques. « Ces chiffres reflètent une capacité industrielle importante et des lignes de production modernes qui permettent à l’Algérie non seulement de répondre aux besoins du marché national, mais aussi d’approvisionner les projets d’envergures de pays africains » a assuré le ministre.
« Ce dynamisme dans le secteur de la construction et des travaux publics, appuyé par le développement de la production locale orientée après l’autosuffisance à l’exportation, a contribué à porter la contribution du secteur à 12,9 % du PIB », a dit le ministre.
M. Belaribi, qui a passé en revue l’expérience de l’Algérie dans ce secteur, a indiqué que l’Algérie a alloué une enveloppe financière à l’Agence algérienne de la coopération internationale pour financer des projets de développement dans les pays africains, étant donné que l’Algérie a fait de la coopération africaine un choix stratégique et une des constantes de sa politique étrangère et de développement.
M. Belaribi a cité en particulier les projets intégrés susceptibles de stimuler le développement et l’intégration dans le continent africain. Il s’agit, entre autres, de la réalisation de la route de l’unité africaine s’étalant sur près de 10 000 km et reliant 6 pays africains, de la dorsale transsaharienne à fibre optique et de la route Tindouf-Zouerate (Mauritanie), outre l’ouverture de lignes aériennes directes avec plusieurs capitales africaines qui sont censées faciliter la mobilité de personnes ainsi que le commerce intra-africain.
C’est dans ce contexte que l’Algérie s’apprête à accueillir la 4e édition de la foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), prévue du 4 au 10 septembre prochain à Alger, dans le cadre de la Zlecaf (zone de libre-échange continentale africaine).
Les compétences locales à l’œuvre
Selon Tarek Belaribi, l’Algérie a fait de l’accès à un logement décent une « priorité absolue ». Plus explicite, le ministre de tutelle a fait savoir que les hautes autorités ont distribué, de 2020 à 2024, près de 1,7 million d’unités de logement toutes formules confondues, financées par le trésor public. Ce qui reflète, selon le ministre, « l’ampleur des investissements réalisés ». Cet exploit est réalisé par des compétences algériennes. Le secteur de l’Habitat comporte près de 19 000 entreprises de réalisation classées et qualifiées, avec 9500 architectes agréés, des bureaux d’études public, plus 11 000 promoteurs immobiliers agréés et 3000 ingénieurs en génie civile agréé, supervisant chacun dans sa spécialité, les projets et leurs réalisation avec le respect de délais et de la qualité selon les normes et les standards internationaux.
Le secteur occupe une « place importante » dans les politiques de l’État algérien. L’accès à un logement est considéré comme un « droit fondamental » du citoyen et un pilier de la justice sociale.