Des messages forts, une position inflexible sur les grandes questions internationales, et une vision d’avenir : ce sont là, en quelque sorte, les premiers sentiments que l’on peut dégager de l’entretien accordé par le président de la république Abdelmadjid Tebboune, vendredi aux médias.
C’est en quelque sorte une grande revue de l’État de la Nation et son environnement politique et géostratégique qu’a faite devant les Algériens le chef de l’Etat, qui a rassuré sur nombre de questions sociales intéressant au premier chef ses concitoyens.
Mais, pour les observateurs étrangers, le message du président, à plusieurs connotations, aura été celui d’affirmer que l’ADN de l’Algérie, c’est le Non alignement, tel que cela a été adopté en 1956 à Bandoeng par les représentants de l’Algérie combattante.
Il a affirmé à ce propos que l’Algérie a de bonnes relations autant avec les Etats-Unis d’Amérique qu’avec la Russie et la Chine. « Il n’y a pas de raisons pour que nous n’ayons pas de bonnes relations avec les Etats-Unis », a-t-il affirmé, rappelant la position historique de soutien à la cause algérienne du président John Kennedy.
Non, « l’Algérie n’est pas isolée diplomatiquement », a-t-il répliqué à une question, rappelant que la capitale algérienne accueille en permanence des représentants d’États étrangers entre ministres et présidents.
Le chef de l’Etat n’a pas manqué de rappeler, au chapitre de la diplomatie, l’attachement de l’Algérie aux principes de bon voisinage, de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et d’assistance le cas échéant, soulignant au passage l’aide et le soutien d’Alger « aux frères Maliens », et qu’elle « est prête à le faire si elle est sollicitée ».
Il a ajouté que « l’Algérie rejette catégoriquement toute immixtion dans les affaires intérieures des Etats, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Libye », affirmant la disponibilité du pays à apporter son soutien à ces Etats.
Interrogé sur les menaces potentielles que ces crises pourraient représenter pour l’Algérie, le président de la République a rassuré en affirmant que « les frontières du pays sont protégées et qu’il n’y a aucun problème ».
Sur le front interne, le second message du président de la république est double : d’abord il a annoncé la bonne tenue des grands indicateurs économiques du pays, ensuite que les programmes de réalisations de stations de dessalement vont se poursuivre, pour éviter des situations de stress hydriques dans le pays et que l’Algérie ne va plus dorénavant compter sur les hydrocarbures pour son développement.
Il a ainsi, au vu des performances économiques de 2024-2025, affirmé que tous les indicateurs économiques de l’Algérie étaient au vert : baisse de l’inflation, augmentation des réserves de change et absence de dette extérieure.
Des indications qui prêtent à l’optimisme pour une solide croissance économique dans les prochaines années, en particulier pour le secteur agricole, avec une bonne production céréalière qui booste les autres secteurs et dynamise la croissance.
Au vu des investissements en cours, des emplois créés et de la dynamique agricole, le taux de croissance économique devrait atteindre au moins 4%, l’un des plus élevés de la région méditerranéenne, estime le président Tebboune qui n’a pas manqué par ailleurs d’annoncer qu’il n’y aura pas d’austérité dans les programmes du gouvernement à l’avenir, même en cas de baisse des prix de l’or noir, assurant que l’accent sera mis sur l’amélioration de la gestion et la définition des priorités, parallèlement au renforcement de la production nationale et à la diversification de l’économie.
L’autre grand message d’importance, est que l’Algérie va bâtir une économie affranchie de la dépendance aux hydrocarbures. Last but not least, le président Tebboune a affirmé que « l’Etat est déterminé à poursuivre la mise en œuvre de tous les programmes tracés, afin de conforter son indépendance politique et économique », tout en consacrant son « caractère social », en s’attachant à préserver la dignité du citoyen et à le soutenir à travers les transferts sociaux.
