Poursuivant sa politique de partenariat dans le cadre du développement de la recherche et de la production d’hydrocarbures, le groupe énergétique Sonatrach a annoncé hier avoir conclu un accord stratégique avec le chinois Sinopec, une des entreprises leaders dans le secteur pétrolier dans le monde.
Selon un communiqué du groupe, Sonatrach et la société China petroleum and chemical corporation Sinopec ont signé ‘’un protocole d’accord visant à définir le cadre de coopération entre les deux parties, en vue de conclure un ou plusieurs accords relatifs à l’exploration et au développement d’hydrocarbures dans les bassins de Gourara et de Berkine Est’’.
‘’Ce protocole établit les grandes lignes de la collaboration à venir, notamment en ce qui concerne la définition des programmes de travail, l’évaluation des ressources présentes et la mise en œuvre de leur exploitation’’, ajoute le communiqué de Sonatrach qui précise que ‘’les deux entreprises s’engagent également à intégrer les meilleures pratiques environnementales et à adopter une approche responsable dans la gestion des ressources naturelles.’’
En fait, explique Sonatrach, ‘’la signature de cet accord traduit la volonté commune des deux entreprises à renforcer leur partenariat existant et de diversifier leur coopération à travers de nouvelles opportunités dans l’exploration et le développement des hydrocarbures en Algérie.’’
Le groupe chinois est présent en Algérie sur plusieurs projets d’hydrocarbures depuis 2002, notamment à travers l’exploitation du gisement de Zarzaïtine, dans le cadre d’un contrat d’association conclu avec Sonatrach pour la récupération et le développement des ressources en hydrocarbures de ce champ. Sonatrach et Sinopec collaborent également dans le cadre d’un contrat d’hydrocarbures d’une valeur de 850 millions de dollars signé le 25 février 2025, portant sur le périmètre de Hassi Berkane, en vertu de la loi 19-13 relative à l’exploration et à l’exploitation des hydrocarbures.
En juin dernier, le groupe pétrolier chinois s’est vu attribuer par ailleurs un permis d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures en Algérie, plus exactement dans la Zone Kirn El Kassa II à l’issue d’un appel d’offres lancé par Alnaft et dont les résultats ont été dévoilés le 17 juin dernier avec l’attribution de permis d’exploration à quatre autres compagnies pétrolières.
L’accord pétrolier avec Sonatrach signé hier renforce donc substantiellement la présence des entreprises chinoises en Algérie. En moins de dix ans, la coopération économique et commerciale entre les deux pays a connu une croissance formidable autant dans le secteur énergétique, le BTP, les transports et les infrastructures routières et les grands ouvrages d’art que dans le commerce et la distribution.
Entre 2010 et 2020, les entreprises chinoises installées en Algérie ont enregistré un essor important et consolident leur position dans des secteurs où elles s’imposeront comme les plus concurrentielles. Quelque 480 sociétés étaient enregistrées en 2007, soit 11,9 % du total des entreprises étrangères, et elles culmineront à 1 200 en 2020 (9 %).
Si cette évolution suit celle des autres grands pays intervenant en Algérie comme la France ou la Turquie, c’est surtout la spécialisation de ces entreprises dans certains secteurs d’activité qui les différencie par rapport à celles des autres pays partenaires de l’Algérie.
En 2022, la Chine est devenue le premier fournisseur de l’Algérie (avec une part de marché de 18,6%), suivie par la France (14 %) et l’Italie (7,7 %). Selon le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, les entreprises chinoises sont engagées dans d’importants projets d’investissements directs en Algérie d’une valeur de 4,5 milliards de dollars.
‘’L’agence a enregistré 42 projets d’investissement chinois au niveau du guichet unique des grands projets et des investissements étrangers depuis la création de l’agence en novembre 2022 jusqu’en mars dernier, pour un montant total dépassant 614 milliards de DA, soit 4,5 milliards de dollars’’, a-t-il précisé.
Les contrats d’exploration et de production signés par Sonatrach et la société chinoise Sinopec préludent par ailleurs d’une prochaine et forte présence des investisseurs chinois dans le secteur énergétique, notamment dans le renouvelable, secteur où les chinois excellent comparativement aux autres groupes pétroliers mondiaux.