Le deuxième jour du 7ᵉ congrès du Rassemblement national démocratique (RND) a été marqué par la mise en place d’un conseil national composé d’environ 470 membres. Ces derniers ont été élus dans un climat largement apaisé, sans blocages ni conflits notables.
La nomination ou l’élection du bureau national a, quant à elle, été reportée à la prochaine session du Conseil national. Les congressistes se sont contentés de valider les résolutions ainsi que le nouveau statut du parti.
Les travaux du 7ᵉ congrès se sont achevés, marquant la fin d’une phase historique du parti, durant laquelle le poste de secrétaire général était resté l’apanage d’un cercle restreint de dirigeants, depuis la création du RND en 1997.
À l’époque, Abdelkader Bensalah avait été le premier à occuper cette fonction, suivi de Tahar Benbaïbeche, qui avait refusé de « prêter allégeance » au défunt président Abdelaziz Bouteflika en 1999. Son refus lui avait valu un remplacement brutal, ouvrant la voie à Ahmed Ouyahia, qui dirigea le parti pendant de longues années en l’alignant sur l’alliance présidentielle aux côtés du FLN et du MSP (Mouvement de la société pour la paix).
Avec la désignation de Mondher Bouden comme nouveau secrétaire général, la direction du parti passe désormais aux mains de la génération des années 1980. Une nouvelle ère s’ouvre, marquée par la volonté de rajeunissement, un mot d’ordre qui a été repris avec insistance, au point d’être inscrit dans les nouvelles dispositions des statuts du parti.
Ces modifications visent à donner plus de place aux jeunes dans les postes de responsabilité. Ce mot d’ordre, érigé en principe central du discours de Bouden, s’inspire, selon ses propos, des recommandations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Il a trouvé une traduction concrète dans la composition du Conseil national et parmi les participants au congrès, comme Bouden cherchait à marquer une rupture avec une époque révolue, durant laquelle le parti fut la cible de fortes critiques et d’un rejet populaire massif.
Un simple coup d’œil à la sociologie du parti permet de constater que la majorité de ses adhérents, dirigeants comme militants, sont issus de l’administration publique, des ministères ou encore diplômés d’universités, partageant des profils similaires.
Une homogénéité héritée de la phase fondatrice du parti, marquée à l’époque par un afflux massif de cadres, de fonctionnaires et de membres d’organisations de masse vers ce nouveau projet politique, perçu alors comme déjà mature, comme le suggérait l’expression populaire : « un parti né avec une moustache ».
Le nouveau secrétaire général entre en fonction dans un contexte électoral à venir et au sein d’un paysage politique en quête de renouvellement.
Il devra proposer un discours en phase avec les attentes d’un électorat dont les repères ont changé, délaissant les réflexes émotionnels et identitaires au profit d’une approche plus rationnelle, façonnée par l’observation d’expériences politiques réussies ailleurs dans le monde.
Enfin, Bouden aura pour tâche de restaurer ou de redéfinir l’image d’un parti vivement contesté par le mouvement populaire de 2019, qui avait appelé à sa disparition de la scène politique.
Le RND payait alors son appartenance à l’alliance présidentielle et son soutien actif à la candidature controversée de l’ancien président pour un cinquième mandat, malgré son état de santé incompatible avec l’exercice de la plus haute fonction de l’État.