Une session spéciale au niveau des représentants du conseil de la Ligue arabe s’est ouverte hier au Caire sur demande de la Palestine, pour dénoncer notamment le génocide actuel perpétré par l’entité sioniste contre la population à Ghaza, un fait inédit dans l’histoire de l’humanité qui dure depuis le 7 octobre 2023.
L’agence palestinienne Wafa explique l’ordre du jour ainsi : « (la Ligue arabe) tient une session extraordinaire pour discuter de l’escalade des agressions sionistes à Ghaza et contre les sites religieux. »
C’est donc à la demande expresse de l’État de Palestine que la Ligue des États arabes tient une session extraordinaire au niveau des représentants permanents, en vue de discuter de l’escalade devenue routinière des agressions sionistes dans la bande de Ghaza et contre également les sites religieux appartenant aux Palestiniens.
« Cet appel intervient au vu des conditions catastrophiques, du siège de famine et de la mort insensée auxquels sont soumis les civils de la bande de Ghaza », explique encore Wafa.
Cette réunion se tient également dans un contexte politique et militaire contraignant pour les Palestiniens de la bande de Ghaza où l’occupation sioniste veut s’attaquer maintenant aux sites religieux autant musulmans que chrétiens, avec en particulier le projet sioniste illégal de priver la commune d’El Khalil de son autorité sur la mosquée El Ibrahimi et ses environs, et de la céder au prétendu « conseil religieux » des colonies sionistes.
Dans les faits, il s’agit d’une odieuse tentative de modifier le statut juridique et historique du site religieux et de le transférer entièrement sous contrôle sioniste.
Par ailleurs, cette session du conseil de la Ligue arabe vise également à explorer l’action politique, juridique et diplomatique arabe aux niveaux régional et international pour faire face à ces violations sionistes sans précédent, et à mobiliser le soutien à une action efficace pour garantir la fin de l’agression de l’occupant sioniste et le tenir pour responsable de crimes contre l’humanité.
Les pays arabes se doivent en fait de réagir face au dépassement de tout ce qui est humainement supportable, aux crimes de guerre et à l’étouffement, par la famine, d’une population de plus de deux mil‐ lions de personnes.
Est‐il venu le moment de dire « trop, c’est trop ou a‐t‐ on dépassé les limites de ce que la communauté internationale, jusque‐là impassible, peut tolérer face aux crimes sionistes ? Car les faits sont terribles : hier mardi, une fois encore, les colons sionistes ont fait une descente dans la mosquée Al‐Aqsa à El Qods occupée, sous la protection de la police sioniste et, selon des témoins, ont provoqué les Palestiniens.
Selon le statu quo historique, seuls les musulmans sont autorisés à y prier, tandis que les non‐musulmans peuvent visiter les lieux à certaines heures, mais sans y accomplir de rites religieux. Mais, les visites accompagnées de rituels religieux juifs par des colons, avec la complicité ou la protection de la police israélienne, sont devenues plus fréquentes ces dernières années, suscitant de vives réactions palestiniennes et internationales, en particulier dans le contexte de l’occupation continue d’El Qods.
Face à l’injustifiable, le représentant permanent de Palestine à l’ONU Ryad Mansour a indiqué que 21 mois de génocide ont détruit tous les aspects de la vie et du développement, tous les aspects des moyens de subsistance et toutes les conditions nécessaires à la vie elle‐même à Ghaza.
« Plus de 60 000 Palestiniens sont tombés en martyrs, dont 20 000 enfants. Des villes entières ont été détruites par les bombardements. Le système de santé s’est effondré sous le poids des attaques incessantes contre les hôpitaux et les établissements médicaux. La famine n’est plus une menace imminente, mais une réalité créée par l’occupation, qui utilise délibérément la faim comme une arme.
Les sols et l’environnement sont contaminés par plus de 100 000 tonnes d’explosifs largués sans discernement sur les habitations, les écoles et les infrastructures vitales’’. Dur constat que n’ont pas osé faire, par peur ou complicité, les nations autoproclamées démocratiques.
A Ghaza, le personnel de santé des hôpi‐ taux, les médecins et infirmiers s’évanouissent durant l’exercice de leurs fonctions par manque de nourriture et d’eau, dénonce de son côté le directeur de l’UNRWA . « Comment répondre à ces messages de désespoir ?
C’est honteux et cela renforce mon sentiment d’impuissance », ajoute Lazzarini pour qui « tout cela est l’œuvre de l’homme, en toute impunité (dont l’entité sioniste jouit), la nourriture est disponible à quelques kilomètres seulement à la frontière avec Ghaza.
À elle seule, l’UNRWA dispose de stocks suffisants hors de Ghaza pour couvrir les besoins de l’ensemble de la population pour les trois prochains mois, mais nous n’avons pas été autorisés à acheminer d’aide depuis le 2 mars’’.
Lazzarini explique encore sous la colère qu’une ‘’volonté politique est nécessaire’’ pour inciter l’entité sioniste ‘’à auto‐ riser l’entrée de l’aide dans la bande de Ghaza’’. Pour lui, « l’inaction est une complicité qui nous fait perdre notre humanité ».
C’est, par ailleurs, dans ce contexte hallucinant de morts par inanition, de faim et plus encore sous les bombes et les tirs de snipers sionistes que toute une population est assassinée sous les yeux de la communauté internationale.
La réunion du conseil de la Ligue arabe pourra‐t‐elle faire bouger les lignes ? Est‐on arrivé à un point de non‐ retour dans l’horreur